Oncologie
Cancer de l’ovaire : un test sanguin pour déterminer la réponse à un traitement particulier
Un nouveau test sanguin permet de mieux identifier les femmes les plus susceptibles de répondre à la thérapie par inhibiteurs de PARP en cas de cancer de l’ovaire.
- Par Geneviève Andrianaly
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- BlackSalmon/iStock
Après avoir reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire, les patientes présentant un défaut de réparation de l'ADN, appelé déficit de recombinaison homologue, se voit proposer une thérapie par inhibiteurs de PARP. Problème : certaines peuvent ne pas y répondre. Afin de déterminer les facteurs influençant la réponse au traitement, des chercheurs de l’université de Sydney (Australie) ont voulu tester, dans le cadre d’un essai clinique SOLACE2, un nouveau test sanguin. Celui-ci mesure l'augmentation de l'expression de biomarqueurs immunitaires reflétant la migration des cellules immunitaires saines, capables de détruire les cellules cancéreuses, vers ces dernières. Il permet aussi de détecter d'importants processus inflammatoires favorisant la croissance tumorale et la résistance au traitement, fournissant ainsi une signature de biomarqueurs simple dans le sang.
Prédire la migration des lymphocytes T effecteurs dans la tumeur
Pour les besoins de l’étude, publiée dans la revue Nature Communications, l’équipe a recruté 114 femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire avec déficit de recombinaison homologue. Au cours de l’intervention de 12 semaines, elles ont reçu de l’olaparib ou du cyclophosphamide-olaparib, suivi d'un traitement par durvalumab-olaparib. Ensuite, les volontaires ont bénéficié du test sanguin. Les résultats montrent que cette approche est associée à une survie sans progression de la maladie plus longue que la monothérapie par olaparib.
"Une découverte importante résidait dans l'influence des cellules immunitaires présentes dans le cancer sur la réponse au traitement par inhibiteur de PARP, notamment en association avec d'autres thérapies." Selon les auteurs, une indication claire de la réponse au traitement provenait de la prédiction de la migration accrue des lymphocytes T effecteurs dans la tumeur, où ils peuvent commencer à détruire les cellules cancéreuses. Ils estiment que les biomarqueurs brevetés par l’université RMIT (avec laquelle les scientifiques ont collaboré), facilement identifiables grâce à un simple test sanguin, pourraient être un meilleur indicateur des patientes susceptibles de bénéficier d'un traitement par inhibiteurs de PARP.Un test "susceptible de transformer le pronostic de nombreuses femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire"
Malgré le bénéfice thérapeutique observé avec cette approche, elle n'atteint pas le critère d'évaluation principal prédéfini de 36 semaines. Étant donné que l’essai "n'a pas apporté la validation clinique définitive que nous recherchions, des études supplémentaires seront donc nécessaires pour confirmer ces résultats. Toutefois, notre recherche a permis de mettre en évidence ce nouveau test, susceptible de transformer le pronostic de nombreuses femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire, en aidant les cliniciens à mieux personnaliser les traitements et en garantissant à chaque patiente l'accès à la thérapie la plus adaptée à ses besoins", a conclu Chee Khoon Lee, qui a dirigé les travaux.








