Accès aux soins

Désert médical : aucun dentiste n’est disponible, il s’arrache lui-même sa dent

Souffrant d’une rage de dent, un ouvrier viticole décide de la retirer tout seul après qu’il ne soit pas parvenu à obtenir rapidement un rendez-vous chez un spécialiste.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • Staras/iStock
  • 26 Avr 2023
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    En Charente-Maritime, Vincent Michot a été contraint d’arracher une dent lui-même, car il n’a pas réussi à trouver un dentiste disponible dans sa région. L’ouvrier viticole habite à Saint-Jean-d’Angély, une zone où l'absence de professionnels de santé se fait sentir et rend l’accès aux soins compliqué.

    "Je prends une pince, j'arrache la dent"

    Contacté par BFMTV, le patient indique qu’il souffrait d’une rage de dent depuis une quinzaine de jours. Cette dernière se caractérisait par une douleur dentaire intense, diffuse et pulsatile pouvant s’étendre jusqu’à la mâchoire, l’oreille et le cou. Ainsi, il a décidé de consulter un dentiste. Problème : impossible d’avoir un rendez-vous médical avant deux mois, car dans les environs de Saint-Jean-d'Angély, qui sont classés comme désert médical très fragile, on ne compte que quatre dentistes pour 53.000 habitants.

    L’homme s'est tourné alors vers les urgences, qui lui ont recommandé de contacter des spécialistes qui avaient déjà refusé de le prendre en charge. "J'avais la douleur qui était là, le mal de tête, le mal de dent. Je ne pouvaispas manger, je ne pouvais pas parler parce que j'avais la dent qui me gênait la lèvre", détaille-t-il. Pour soulager la douleur, Vincent décide alors d’employer la manière forte. "Ni une ni deux, j'ai dit à ma compagne : 'je prends une pince, j'arrache la dent'. Elle m'a dit 'fais pas ça', je lui dis 'si, si, c'est pourtant ce que je vais faire'. Et c'est ce que j'ai fait", raconte-t-il.

    Désert médical : "on peut crever"

    Après cette délicate opération, il a "eu une infection", confie sa femme, Jessica, France Bleu La Rochelle. "Dentiste déjà, ophtalmo, ORL. Il faut un minimum d'attente de 1 à 2 mois. On se dit qu’il ne vaut mieux vraiment pas être malade parce que sinon, on peut crever", s’exclame-t-elle.

    Interrogé par le journal, le médecin généraliste Vincent Jédat déplore également le manque de praticiens dans la région. "Je vais avoir 35 ou 38 soins, plus tous les gens que je vais devoir appeler pour renouveler les ordonnances. (…) Il ne faut pas descendre en dessous d'un quart d'heure avec chaque patient, sinon il y a un risque de faire une erreur. C'est l'un des premiers facteurs de risques".

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    JDF