Vieillissement

Alzheimer : comment la méditation peut-elle protéger le cerveau ?

Pratiquer la méditation protégerait le cerveau, en préservant notamment les capacités de régulation des émotions et de l’attention, et limiterait donc le risque de maladies neurodégénératives comme celle d’Alzheimer. 

  • Par Diane Cacciarella
  • Inside Creative House/iStock
  • 04 Fév 2023
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    Le nombre de personnes prises en charge par le système de soins avec une démence en France, en 2014, était estimé à environ 770.000, dont 68,7 % de femmes, selon Santé Publique France. Ce terme regroupe des différents processus et affections démentiels dont la maladie d’Alzheimer, qui est la plus fréquente. En France, 1,2 millions de personnes en sont atteintes, selon l’Assurance maladie.

    Un programme de méditation sur 18 mois

    L’âge est le facteur de risque le plus important, mais il y en a d’autres comme le tabagisme, une alimentation déséquilibrée, la sédentarité, etc. À l’inverse, certaines habitudes permettent de protéger le cerveau, notamment pratiquer une activité cognitive, avoir un lien social régulier avec d’autres personnes, faire au moins 150 à 300 minutes de sport d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes d’intensité soutenue par semaine, etc.

    Selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Network, la méditation serait aussi une très bonne activité pour entretenir et protéger son cerveau. Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe internationale de recherche a étudié l’impact d’un programme de méditation de 18 mois qu’ils ont conçu sur différents facteurs liés au vieillissement et à la maladie d’Alzheimer. L’étude incluait 137 participants de plus de 65 ans. 

    Il y avait trois groupes. Dans le premier, 45 participants suivaient ce programme de méditation. Dans le deuxième, 46 personnes apprenaient une langue étrangère, ce qui est donc une activité cognitive, avec un temps quotidien dédié. Dans le dernier, aucune activité spécifique n’avait été mise en place. 

    La méditation améliore l’attention et les émotions

    En parallèle, les scientifiques analysaient les répercussions sur le cerveau, notamment le cortex cingulaire antérieur (dont dépendent l’émotion, le rythme cardiaque, ainsi que certaines fonctions cognitives) et le cortex insulaire, qui gère aussi certaines émotions mais également la dépendance, la conscience, etc. Le but des chercheurs était d’identifier des lésions potentielles, de mesurer le volume des structures du cerveau, certains marqueurs sanguins mais l’impact sur le sommeil et le bien-être déclarés des participants. 

    Résultats : les scientifiques ont observé que l’attention et les capacités de régulation des émotions étaient mieux préservées chez les participants qui avaient suivi le programme de méditation, comparativement aux deux autres groupes. Ceux-ci avaient aussi un meilleur score global concernant les capacités socio-émotionnelles, la connaissance de soi et la régulation de l’attention. D’après les auteurs, il s’agit de critères liés au bien-être des personnes âgées, qui a été confirmé dans ce que les participants ont déclaré. En revanche, la méditation n’a pas induit de modifications visibles sur la structure du cerveau au niveau du cortex cingulaire antérieur et insulaire, ni sur les marqueurs sanguins. 

    À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre les recherches afin d’approfondir l’impact de la méditation sur le cerveau et la prévention contre la démence et les maladies neurodégénératives.

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    JDF