Antidépresseurs

"Divorce gris" : se séparer sur le tard affecte davantage la santé mentale des femmes

Se séparer sur le tard affecte davantage la santé mentale des femmes que celle des hommes. Focus psychologique sur l'impact des "divorces gris". 

  • Par Virginie Galle
  • Wavebreakmedia / istock.
  • 07 Fév 2024
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    Selon une nouvelle étude, l'augmentation du nombre de "divorces gris" a des conséquences psychologiques plus lourdes pour les femmes.

    Le "divorce gris", qui désigne le fait de divorcer après 50 ans, est un phénomène en augmentation dans l’ensemble des pays ayant des PIB élevés (dont la France).

    Santé mentale des femmes : quel lien entre les "divorces gris" et les antidépresseurs ?

    Au cœur de l'étude se trouvaient 228.644 Finlandais âgés de 50 à 70 ans qui ont connu un changement important au niveau de leur statut relationnel entre 2000 et 2014. Pour comprendre l'impact de ces événements, les chercheurs ont évalué la consommation d'antidépresseurs de tous les membres de la cohorte.

    Leurs analyses a mis en évidence une tendance claire : la consommation d'antidépresseurs augmentait avant et après la dissolution d'une union, avec une majoration plus prononcée chez les femmes. Cette tendance a été observée pour tous les types de séparations.

    En outre, l'étude s'est penchée sur les effets d'une nouvelle union après un "divorce gris". Bien que la remise en couple ait entraîné une diminution de la consommation d'antidépresseurs pour les deux sexes, cette évolution n'a pas été durable dans le temps - une tendance encore une fois particulièrement marquée chez les femmes.

    Santé mentale : pourquoi les femmes sont-elles plus affectées par les "divorce gris" ?

    "La reprise de la consommation d'antidépresseurs associées à une nouvelle relation chez les femmes peut s’expliquer par le fait que les hommes sont plus susceptibles de rechercher un soutien émotionnel lorsqu’ils se remettent en couple", suggèrent les chercheurs. "En outre, les femmes assurent peut-être plus de responsabilités dans la gestion des familles recomposées, notamment avec les enfants de leur nouveau partenaire, ce qui pourrait nuire à leur santé mentale", supputent-ils également.

    Malgré ses points forts, l'étude n'est pas sans limites. Tout d'abord, elle n'a pas tenu compte de la qualité des relations avant la séparation ou de l'effet cumulatif de plusieurs unions au cours de la vie d'un individu, facteurs qui pourraient influencer de manière significative les résultats en matière de santé mentale. En outre, le niveau de soutien social et les conditions de vie des participants n'ont pas été entièrement analysés, car l'étude n'a pris en compte que la présence d'enfants résidant ou pas avec eux.

    La recherche a été rédigée par Yaoyue Hu, Niina Metsä-Simola et Satu Malmberg.

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    JDF