Mycose vaginale : douleurs de la vulve et du vagin souvent récidivantes

Publié le 16.10.2015
Mise à jour 20.09.2023
Mycose vaginale : douleurs de la vulve et du vagin souvent récidivantes
Niran_pr / iStock

La mycose vaginale est une infection du vagin due à un champignon ou levure : Candida albicans. Elle est très répandue et se manifeste par des irritations et des démangeaisons de la vulve, des douleurs vaginales, et des pertes vaginales anormales blanchâtres et inodores (« leucorrhées »).

Mycose vaginale : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

Les mycoses sont des champignons.
Celui qui est le plus souvent responsable des mycoses vaginales est Candida albicans. On parle alors de candidose vaginale.
Les pertes vaginales sont aussi appelées « leucorrhées ».
Les antifongiques sont les médicaments prescrits contre les mycoses.

Qu'est-ce qu’une mycose vaginale ?

Lorsqu'un champignon se développe de façon anormale dans le vagin, il est responsable d'une inflammation locale ou « vaginite ». C'est une infection qui est presque toujours associée à une irritation de la vulve. Elle se manifeste par des pertes anormales, des douleurs et des démangeaisons.

Quelles sont les causes ?

A l'état normal, des bactéries et des champignons sont présents dans le vagin. Ils participent à la constitution de la flore vaginale normale, dont le rôle est de protéger ce milieu contre les infections. Parfois, un déséquilibre survient au sein de cette flore et un champignon se développe de façon excessive. Il s'agit presque toujours de Candida albicans, de la famille des levures, le principal responsable de la mycose vaginale.

Mycose vaginale : DIAGNOSTIC

Quand faut-il évoquer une mycose vaginale ?

Elle se manifeste par des pertes blanchâtres en quantité anormale, appelées aussi leucorrhées. Elles sont souvent accompagnées d'une irritation et de douleurs, de brûlures gênantes lors des rapports sexuels (« dyspareunie »). La vulve est souvent irritée avec des démangeaisons. Il peut exister une sensation de brûlure en urinant. Cette infection est rarement transmise lors d'un contact sexuel mais ce type de transmission est possible.

Comment faire le diagnostic ?

C'est une affection courante et les femmes qui ont été atteintes à plusieurs reprises la connaissent bien. Celles qui en souffrent pour la première fois doivent consulter un médecin qui pratiquera un examen gynécologique et fera parfois un prélèvement vaginal envoyé au laboratoire pour identifier le responsable de l'infection.

Avec quoi peut-on confondre une mycose vaginale ?

Environ la moitié des vaginites sont dues à des champignons. D'autres germes peuvent donc être en cause : des bactéries (mycoplasme et chlamydia), des parasites (trichomonas, giardia) et des virus (herpès). Il s'agit alors souvent d'une infection transmise lors d'un rapport sexuel. Mais il existe aussi des vaginites qui ne sont pas d'origine infectieuse, en cas d'intolérance à un produit d'hygiène ou à une crème spermicide par exemple.

Est-ce une maladie sexuellement transmissible ?

La mycose vaginale n'est pas considérée comme une maladie à caractère sexuellement transmissible. Bien qu'elle puisse se transmettre lors d'une relation sexuelle, elle est plus souvent due à un déséquilibre de la flore microbienne vaginale et peut donc toucher des très jeunes filles et des femmes qui n'ont pas d'activité sexuelle.

Mycose vaginale : TRAITEMENT

Quel est le traitement de la mycose vaginale ?

Les femmes ayant déjà eu des mycoses vaginales et qui en connaissent bien les symptômes peuvent se traiter elles-mêmes. Elles doivent faire une toilette matin et soir avec un savon non irritant, un savon de Marseille par exemple. Il faut éviter les savons acides et ceux qui sont trop agressifs.
Le traitement est ensuite basé sur des comprimés ou ovules antifongiques gynécologiques qui sont introduits à l'intérieur du vagin le soir. Il est souvent complété par l'application d'une crème antifongique en cas d'irritation de la vulve. Ces médicaments sont disponibles en pharmacie sans ordonnance, le pharmacien précisant le mode et la durée d'utilisation. Il existe des traitements en prise unique très efficaces. Une nette amélioration survient généralement en un à deux jours.
En cas de première infection ou de récidive, il est conseillé de consulter le médecin traitant qui précisera le diagnostic et prescrira le traitement.
Les rapports sexuels sont déconseillés jusqu'à la guérison, ou nécessitent l'utilisation d'un préservatif pour éviter la transmission de la mycose.

La mycose vaginale peut-elle récidiver ?

Cette infection a une fâcheuse tendance à récidiver. On parle de formes récidivantes lorsque quatre épisodes surviennent dans l'année dont deux au moins ont été confirmés par une analyse biologique. Elles doivent être prise en charge par un médecin, l'automédication est à proscrire. Il prescrit un traitement antifongique plus puissant et plus long qui peut parfois aller jusqu'à la prise de médicaments antifongiques par voie orale. Un traitement de fond peut aussi être prescrit, associant de la crème en application locale et un ovule intra-vaginal à intervalle régulier, une fois par semaine par exemple.

Mycose vaginale : PREVENIR

Quels sont les facteurs de risque ?

Tous les événements susceptibles de perturber l'équilibre de la flore microbienne vaginale peuvent être à l'origine d'une mycose vaginale. La cause est parfois hormonale et une mycose peut apparaître à certaines périodes du cycle menstruel, lors de la grossesse ou à la ménopause. La prise de la pilule contraceptive est aussi en cause.
Un traitement antibiotique modifie la flore et favorise l'apparition de mycose, de même que des toilettes intimes trop fréquentes ou l'utilisation d'un savon trop agressif. Les douches vaginales sont à proscrire.
Des maladies comme le diabète sont fréquemment associées à la survenue d'une mycose.
Enfin, l'infection peut être transmise lors d'un rapport sexuel qui peut aussi causer une irritation à l'origine d'une mycose.

Comment la prévenir ?

La toilette intime ne doit pas agresser la flore vaginale : elle sera faite avec un savon doux, non agressif et non acide, une ou deux fois par jour, pas plus. L'utilisation de crème spermicide est à éviter.
Après un passage aux toilettes, il est préférable de s'essuyer de l'avant vers l'arrière, ce qui évite d'amener des champignons présents dans l'anus vers le vagin.
Il est déconseillé de porter des pantalons trop serrés et des vêtements en tissu synthétique qui favorisent la macération. Les sous-vêtements en coton sont à utiliser dans ce cas.
Toujours utiliser sa propre serviette et ne pas garder de maillot de bain mouillé sur soi.
La mycose vaginale pose peu de problèmes. C'est une affection dont le diagnostic est simple et qui se soigne avec un traitement de courte durée. Il n'y a pratiquement pas de risques de complications. Seules les formes récidivantes demandent une prise en charge spécifique mais guérissent le plus souvent avec des mesures de prévention et un traitement adapté.

Mycose vaginale : PLUS D’INFOS
La mycose vaginale en France

C'est une affection très répandue, on estime que deux femmes sur trois en souffrent au moins une fois au cours de leur vie. Toutes les classes d'âge peuvent être atteintes, de la très jeune fille à la femme ménopausée. Entre 6 et 8 % sont des formes récidivantes.


Les liens

Le site du Collège national des gynécologues et obstétriciens français

http://www.cngof.fr/maladies/343-les-pertes-blanches

Les liens PourquoiDocteur

Thaïlande : des mycoses génitales ultra-tenaces en souvenir

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