Addictologie

Cocaïne, héroïne : altération de la substance blanche du cerveau

Consommer de la cocaïne ou de l’héroïne pourrait diminuer la substance blanche entre le cortex pré-frontal et le circuit de la récompense du cerveau. 

  • Zinkevych/iStock
  • 09 Octobre 2022
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    En France, plusieurs millions de personnes sont concernées par une ou plusieurs addictions selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Le tabac, puis l’héroïne, la cocaïne ainsi que l’alcool sont les produits les plus à risque et dont la consommation problématique est la plus fréquente.

    Des chercheurs viennent de publier une étude dans laquelle ils étudient les conséquences de la consommation de cocaïne et d’héroïne sur le cerveau. Selon eux, chez les personnes addictes, ces drogues entraînent une diminution de la quantité de substance blanche entre le cortex pré-frontal et le circuit de la récompense.

    Dégradation du lien entre le cortex préfrontal et l’habénula

    Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont étudié le cerveau de toxicomanes. Ainsi, ils ont comparé leurs scanners cérébraux avec ceux de personnes qui ne consommaient pas de drogues. Le but était d’analyser la transmission d’informations entre le cortex préfrontal - qui joue un rôle dans la régulation des fonctions exécutives et la prise de décision - et l'habénula, zone impliquée dans la compréhension des risques et des récompenses.

    Résultats : le lien entre le cortex préfrontal et l’habénula serait dégradé, même chez les personnes qui avaient récemment arrêté de prendre de la drogue.  “La dégénération est plus importante chez les utilisateurs ayant consommé de la drogue pour la première fois à un jeune âge, ce qui pointe vers un rôle potentiel de ce circuit d'informations dans le développement de facteurs de risques de mortalité précoce”, estime Sarah King, l'autrice principale de l'étude. 

    Des prédispositions à l’addiction ou à la rechute

    Les perturbations cérébrales causées par la consommation de cocaïne et d’héroïne sont similaires. Les auteurs estiment donc que cela pourrait aussi être le cas pour d’autres addictions et même, plus largement, pour toutes les personnes dépendantes à une substance. 

    Les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches en espérant ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques pour guérir les addictions. En effet, si les effets dans le cerveau sont les mêmes pour toutes les addictions, cela pourrait signifier que certaines personnes auraient des prédispositions à l'addiction ou la rechute selon l'état de fonctionnement de leur cerveau… 

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