Psychiatrie

Dépression du post-partum : le risque des antécédents familiaux psychiatriques

Les antécédents familiaux de troubles psychiatriques doubleraient le risque de dépression du post-partum, un facteur de risque qui peut être identifié dès la grossesse et permettre une prévention ciblée.

  • kipgodi/istock
  • 17 Aoû 2022
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    La période du post-partum est parfois délicate pour les nouvelles mères et environ 10 à 15% d’entre elles souffrent d’une dépression du post-partum. Les données actuelles sur l'association entre les antécédents familiaux de troubles psychiatriques et la dépression du post-partum sont contradictoires.

    Dans une revue systématique et une méta-analyse, comprenant 26 études provenant des 5 continents et totalisant 100 877 femmes, le risque de développer une dépression du post-partum serait presque deux fois plus élevé chez les mères ayant des antécédents familiaux de troubles psychiatriques que chez les mères sans antécédents familiaux. L’étude est publiée dans le JAMA Psychiatry.

    Un doublement du risque

    La méta-analyse montre une augmentation du risque de dépression du post-partum lorsque les mères ont des antécédents familiaux de troubles psychiatriques (OR, 2,08 ; IC à 95%, 1,67-2,59 ; I2 = 57,14%) correspondant à un rapport de risque de 1,79 (IC à 95%, 1,52-2,09), en supposant une prévalence de la dépression du post-partum de 15% dans la population générale.

    Les analyses de sous-groupes, de sensibilité et de méta-régression sont conformes à l'analyse primaire. Le niveau global des preuves est jugée modéré selon le système GRADE.

    26 études sur 5 continents

    Au total, 26 études ont été inclues, contenant des informations sur 100 877 femmes et leurs familles. Les études admissibles à l'inclusion comprenaient des études de cohorte et des études cas-témoins revues par des pairs et rapportant un odds ratio (OR) ou des données suffisantes pour en calculer un pour l'association entre les antécédents familiaux de tout trouble psychiatrique et la dépression du post-partum.

    Le critère principal est l'association entre les antécédents familiaux de troubles psychiatriques et la dépression du post-partum.

    Une dépression accessible à une prévention

    La dépression du post-partum est évitable et traitable, et par conséquent, l'identification précoce des femmes à haut risque est importante pour prévenir ou atténuer les conséquences néfastes observées en relation avec ce type de dépression.

    Plusieurs facteurs de risque de dépression du post-partum ont été identifiés et listés dans des revues systématiques, mais le fait d'avoir un parent souffrant d'un trouble psychiatrique ne figure souvent pas parmi ces facteurs de risque dans ces revues systématiques.

    Dans cette large étude, il y a un niveau de preuve modéré en faveur d’un risque presque 2 fois plus élevé de développer une dépression du post-partum chez les mères qui ont des antécédents familiaux de trouble psychiatrique par rapport aux mères sans antécédents. Un critère décisif pour mettre en place des actions de prévention et de dépistage précoce.

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    JDF