Neurologie

Maladie d'Alzheimer : un nouveau marqueur pour prédire l'évolution

L'évolution clinique de la maladie d'Alzheimer est très variable d'un patient à l'autre, rendant d'autant plus complexe sa prise en charge. Mais des chercheurs français ont mis en évidence un marqueur pronostique qui pourrait changer la donne.

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  • 07 Avr 2022
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    Près d'un million de personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer en France et chaque année 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. La vitesse de son développement clinique est très variable d'un patient à l'autre. Des marqueurs pronostiques fiables pour en prédire l'évolution et adapter la prise en charge seraient d'une grande utilité pour les équipes médicales.

    Il n'en existe actuellement pas, mais les résultats d'une étude française donnent de l'espoir dans ce domaine. Publiée dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry, l'étude montre que l'évolution de la maladie pourrait être anticipée grâce à la quantification de protéine tau par TEP-scan.

    Une corrélation entre quantité initiale de protéine tau et déclin cognitif

    Les chercheurs ont suivi pendant 2 ans 36 patients atteint de la maladie d'Alzheimer à un stade débutant. L'évaluation initiale comportait un bilan clinique détaillé pour explorer les fonctions cognitives, une IRM pour mesurer atrophie cérébrale et un TEP-scan pour détecter l'accumulation et la répartition dans le cerveau des protéines anormales tau et amyloïde. Les patients étaient évalués cliniquement tous les ans et bénéficiaient d'une seconde IRM à la fin du suivi.

    Les résultats montrent que la quantité initiale de protéine tau est associée à l'évolution des troubles cognitifs et de l'atrophie cérébrale à 2 ans. En clair comme le résume le communiqué de presse INSERM  dédié « l’intensité des dépôts de protéine Tau, observables grâce à l’imagerie TEP, prédit l’évolution de la maladie ».  

    Une association radio-clinique qui s'observe pour chaque domaine concerné

    Les chercheurs ont aussi constaté que l'association radio-clinique s'observait pour chaque domaine cognitif considéré. C'est à dire que les associations entre les quantités de protéine tau observées par TEP-scan et l'évolution des troubles cognitifs prédominaient dans les régions cérébrales classiquement associées : par exemple lobes frontaux pour les fonctions exécutives ou les lobes pariétaux pour les fonctions instrumentales.

    Il n'y avait pas, par contre, d'association entre le déclin cognitif et la charge amyloïde initiale, l'atrophie corticale régionale ou encore les biomarqueurs du LCR, autres potentiels marqueurs pronostiques étudiés par les chercheurs. 

    « Un résultat crucial pour améliorer la prise en charge des patients »

    Comme le souligne les chercheurs de l'INSERM, il s'agit là d'un « résultat crucial pour améliorer la prise en charge des patients ». Les résultats nécessitent d'être validés par d'autres études de plus grande ampleur.

    Mais à terme la découverte pourrait permettre de mieux anticiper l'évolution des troubles cognitifs pour optimiser la prise en charge de cette maladie et concevoir des essais thérapeutiques en fonction de l'évolution attendue des troubles. Une avancée pour la clinique et pour la recherche.

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    JDF