Socio-professionnel

Salariés du social et de la santé : à quels facteurs de risque de TMS sont-ils exposés ?

Les salariés du secteur de la santé et du social sont fortement touchés par les troubles musculo-squelettiques (TMS). Piétinement, station debout prolongée ou encore stress, quels sont les facteurs de risque auxquels sont exposés ces travailleurs ?

  • Ridofranz/istock
  • 11 Mar 2022
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    Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 90% des maladies professionnelles dans le secteur de la santé humaine et de l'action sociale (SHAS). Afin d'orienter leur prévention, Santé Publique France a réalisé en partenariat avec l'Université d'Angers-Inserm-Irset, une étude sur l'exposition des salariés de ces secteurs aux facteurs de risque de TMS. 2927 salariés du secteur SHAS ont été interrogés.

    Les résultats montrent qu'ils sont davantage exposés aux contraintes biomécaniques que les salariés des autres secteurs. Il s'agit essentiellement des contraintes à risque de lombalgies telles que la position debout, le piétinement ou encore la manutention manuelle de charges lourdes. L'étude montre également qu'ils sont particulièrement exposés aux facteurs de risque psychosociaux dont le « job strain ». Un anglicisme pour désigner une situation dans laquelle le salarié fait face à une forte demande psychologique combinée à une faible latitude décisionnelle, et qui s'avère être source de stress et facteurs de risque de TMS.

    Il existe une grande variation des résultats selon les sous-secteurs d'activité étudiés. Les salariés de l’hébergement médicalisé tels que les EHPAD ou IME, le personnel paramédical, les salariés de l’action sociale pour personnes âgées ou handicapées, ainsi que les salariés des structures hospitalières étant globalement les plus exposés. Les médecins spécialistes figurent aussi dans la liste des professions les plus exposés aux facteurs de risque de TMS notamment en termes de job strain et de rythme de travail contraignant. 

    Moins d'exposition dans les petits établissements et pour les contrats dits précaires

    L'étude révèle que les salariés des petits établissements sont moins exposés aux trois contraintes étudiées (biomécaniques, psychosociales et rythme de travail) que ceux des établissements de 500 salariés et plus, ensemble constitué essentiellement des hôpitaux et des cliniques.

    Les chercheurs ont aussi constaté que les salariés en contrat précaire (CDD et intérim) semblent être relativement protégés face à la plupart des facteurs de risque de TMS. Ceci pouvant s'expliquer par des contrats impliquant moins de responsabilités ou de tâches supplémentaires et donc un risque moindre de surcharge de travail. Ce résultat, qui peut paraître étonnant, fait aussi écho à une étude menée dans plusieurs pays d'Europe qui avaient mis en lumière une plus grande satisfaction au travail chez les personnes en contrat précaire.

    Orienter la prévention

    Ces résultats devraient inciter à cibler le travail de prévention des TMS vers les salariés des sous-secteurs les plus à risque identifiés dans l'étude. Une prévention pour améliorer l'état de santé du personnel en réduisant les TMS mais aussi pour contribuer plus largement à améliorer la qualité de vie au travail.

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    JDF