Médecine générale

Maladies chroniques : les patients plébiscitent une prise en charge hybride

La crise sanitaire a accéléré le recours aux soins à distance. Les patients atteints de maladies chroniques s'en trouvent satisfaits et espèrent que la pratique sera pérenne au-delà de la pandémie, sans toutefois remplacer complètement la prise en charge traditionnelle. 

  • gorodenkoff/istock
  • 30 Jan 2022
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    Dans le contexte de la crise sanitaire, le recours aux soins à distance a explosé par nécessité. Au-delà de cet épisode pandémique, comment les patients souffrant de maladies chroniques imaginent améliorer leur prise en charge avec ces innovations ?

    La question a fait l'objet d'un travail de recherche, dirigé par des chercheurs de l'Université de Paris et du centre d'épidémiologie clinique de l'AP-HP et publié dans le JAMA. Les patients ont été recrutés au sein de la cohorte ComPaRe, la Communauté de Patients pour la Recherche de l'AP-HP, une cohorte qui étudie l'enemble des maladies chroniques afin d'en optimiser le traitement.

    La téléconsultation pour 50% de leurs futurs rendez-vous médicaux

    Dans cette étude, un échantillon de 1529 patients pondérés pour représenter la population française des patients souffrants de maladies chroniques a été interrogé.

    Il leur a été demandé de quantifier sur une échelle de 0 à 100 %, l'équilibre entre soins à distance et présentiels pour le suivi de leur(s) pathologie(s).

    En termes de consultation médicale, les patients plébiscitent pour leur futur suivi un modèle hybride : 50% de téléconsultations et 50% de consultations en présentiel. Les téléconsultations étant considérées comme très appropriées pour des activités de soins de routine tel que le renouvellement d'ordonnance.

    En cas de nouveaux symptômes, les patients préfèrent un contact direct avec le médecin

    Concernant l'utilisation d'évaluation en ligne en cas d'apparition de nouveaux symptômes, l'intérêt des patients est plus modéré. Dans 78% des cas, les patients interrogés préfèrent contacter un médecin. Ils trouvent globalement plus rassurant de discuter directement avec le médecin en cas de symptômes atypiques.

    Par contre, la surveillance à distance pour l'adaptation des traitements semble elle séduire autant que la téléconsultation. En effet, les patients indiquent préférer l'utiliser plutôt que des consultations dans 52% des cas. Mais là encore selon le contexte : les patients jugent son utilisation plus appropriée à certaines situations notamment l'évaluation et l'adaptation rapide du traitement en fonction de symptômes, de l'efficacité du traitement et de ses effets secondaires.

    Gare à la fracture numérique

    Du point de vue des patients atteints de maladies chroniques, les soins à distance, sans remplacer la prise en charge traditionnelle, semblent constituer un complément très intéressant à leurs yeux.

    La mutation des méthodes de prise en charge initiée par la crise sanitaire, semble donc vouée à perdurer. Prenons garde cependant à ne pas isoler du système de santé, les personnes ayant un recours difficile aux outils numériques

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    JDF