Diabétologie

NASH et obésité : la chirurgie bariatrique réduit le risque hépatique et cardiovasculaire

Chez des patients obèses présentant une stéatose hépatique non alcoolique (NASH), la chirurgie bariatrique permet de réduire le risque à long terme de complications hépatiques et d’événements cardiovasculaires majeurs comparativement à une prise en charge non chirurgicale.

  • Istock/Tharakorn
  • 20 Déc 2021
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    Les patients obèses souffrant d’une NASH sont exposés à un risque accru de complications hépatiques et cardiovasculaires. Un surrisque qui peut être réversible grâce à la chirurgie, selon les résultats d’une analyse rétrospective menée chez des patients de la cohorte de l’étude nord-américaine SPLENDOR, dont les résultats sont publiés dans le JAMA.  

    Parmi les quelque 25 000 patients suivis dans cette étude, 1158 répondaient aux critères d’inclusion de cette analyse, notamment la présence d’une NASH confirmée histologiquement. Il s’agissait majoritairement de femmes (63,9%), âgées en moyenne de 49,8 ans.

    Réductions respectives de 88 % et 70 %

    Les auteurs de ce travail ont rapporté une réduction de 88 % du risque à 10 ans de complications hépatiques (progression vers une cirrhose, carcinome hépatocellulaire, transplantation hépatique et décès d’origine hépatique) et de 70 % du taux d’événements cardiovasculaires majeurs (MACE : accident coronaire ou vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, décès cardiovasculaire) chez les patients qui avaient bénéficié d’une chirurgie bariatrique (dérivation Roux-en-Y ou gastrectomie en manchon) comparativement à ceux qui avaient eu une prise en charge non chirurgicale.  

    L’incidence cumulée des complications hépatiques majeures à 10 ans était de 2,3 % (IC 95 % 0-4,6) dans le groupe chirurgie bariatrique versus 9,6 % (IC 95 % 6,1-12,9) dans le groupe le groupe non chirurgical (différence de risque absolu ajusté 12,4%, odd ratio ajusté 0,12 (p = 0,01). Pour les MACE, l’incidence cumulée était respectivement de 8,5 % (IC 95 : 5,5-11,4) et de 15,7 % (IC 95 : 11,3-19,8) dans le groupe non chirurgical (différence de risque absolu ajusté, 13,9%, odd ratio ajusté 0,30, p = 0,07). Les auteurs précisent que 4 décès liées à des complications chirurgicales ont été rapportés dans les 12 mois suivant l’intervention.

    La démonstration des bénéfices hépatiques et cardiovasculaires à long terme de la chirurgie bariatrique posent la question d’une plus large indication de cette stratégie thérapeutique.   

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    JDF