Infectiologie

Omicron : 3ème dose contre le raz-de-marée d’un variant 50% plus contagieux

Les premières données sur le variant Omicron du SARS-CoV-2 commencent à arriver, donnant un aperçu de ce que pourrait être la prochaine phase de la pandémie. Alors qu'un premier décès au variant Omicron est rapporté en Grande-Bretagne, beaucoup semble dépendre de nous, et en particulier la course de vitesse de la 3ème dose.

  • aprott/istock
  • 13 Déc 2021
  • A A

    La première large étude en vie réelle sur l'efficacité des vaccins contre le variant Omicron a été pré-publiée vendredi par des scientifiques du gouvernement britannique.

    Quatre mois après une deuxième dose, le vaccin Pfizer serait protecteur à seulement à 35% contre les infections symptomatiques avec le variant Omicron, ce qui est nettement inférieur à leur efficacité contre le variant Delta. Mais une troisième dose de ce vaccin ferait passer son niveau de protection à environ 75%.

    Auparavant, Pfizer et BioNTech avaient déclaré, à partir de tests en laboratoire effectués sur seulement 39 échantillons de sang, que si deux doses de leur vaccin « pouvaient ne pas être suffisantes pour protéger contre une infection par le variant Omicron, une dose de rappel offrait une protection significative ».

    Une étude en vie réelle rassurante

    Dans l’étude anglaise, également, deux doses du vaccin d'AstraZeneca semblent n'offrir pratiquement aucune protection contre une infection symptomatique causée par le variant Omicron plusieurs mois après la vaccination. Mais pour les personnes vaccinées, une dose supplémentaire de Pfizer-BioNTech serait très efficace, portant l'efficacité contre le variant Omicron à 71%.

    Les auteurs de l'étude ont déclaré qu'ils s'attendaient à ce que les vaccins restent protecteurs contre les hospitalisations et les décès, à défaut de l’être contre les infections symptomatiques au variant Omicron. Les chercheurs ont averti que, même dans un pays qui suit les variants d'aussi près que la Grande-Bretagne (10% des tests PCR y sont analysés), il est encore trop tôt pour savoir précisément quelle sera l'efficacité réelle des vaccins.

    Pas de gravité en Afrique du sud mais un décès au Royaume-Uni

    Des chercheurs d'Afrique du Sud ont déclaré que la diffusion du variant, bien que rapide, semblait entraîner une maladie moins grave que celle observée avec le variant Delta, celui-ci restant la forme dominante du virus dans ce pays et la majeure partie du monde.

    Cependant, le variant Omicron n’ayant été découvert que le mois dernier, la population sud-africaine étant en majorité jeune, il est donc nécessaire de continuer à suivre ce point. D'autant que la Grande-Bretagne, par la voix de son premier  ministre vient de rapporter un premier décès avec la variant Omicron, sans plus de détail.

    Forte transmissibilité observée en Angleterre

    Dans ce qui pourrait être un signe de la transmissibilité accrue du variant, davantage de cas de coronavirus seraient détectés chez des enfants admis dans des hôpitaux en Afrique du Sud. En Grande-Bretagne, le pays qui teste le mieux les variants, jusqu'à présent 3137 cas d'infection à variant Omicron ont été confirmés jusqu'à dimanche, le nombre de cas doublant tous les 2,5 jours, une augmentation phénoménale donc, et les responsables affirment que le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé.

    Ce chiffre, même sous-estimé, est faible par rapport à la moyenne quotidienne actuelle de 48 000 nouveaux cas de coronavirus dans ce pays, mais l'Agence de santé du gouvernement britannique a prévenu que si le taux de croissance actuel se poursuit, « nous nous attendons à ce qu'au moins 50% des cas de Covid-19 soient causés par le variant Omicron dans les deux à quatre semaines à venir ».

    25 à 50% plus contagieux que le variant Delta

    Ces mises en garde ont été renforcées par une étude de modélisation informatique de l’Imperial College en Angleterre, publiée samedi, qui suggère que, même dans les populations ayant des niveaux d'immunité élevés, lcontagiosité 25 à 50% supérieure du variant Omicron (par rapport au Delta) pourrait submerger les hôpitaux. Cette étude a été publiée parallèlement à de nouvelles découvertes sur la facilité avec laquelle le variant Omicron parvient à se propager.

    Selon l'Agence de santé britannique, une personne infectée par le variant Omicron aurait trois fois plus de chances de transmettre le virus aux autres membres de son foyer qu'avec le variant Delta. Et un contact proche d'une personne infectée avec le variant Omicron a environ deux fois plus de chances d'attraper le virus qu'un contact proche d'une personne infectée par le variant Delta. Neil Ferguson, un épidémiologiste de l'Imperial College London a déclaré que les modélisation de son groupe de recherche suggéraient que le variant Omicron serait 25 à 50% plus contagieux que le variant Delta.

    Augmentation des hospitalisations et des décès

    Dans le scénario de modélisation le plus probable, où le variant Omicron échapperait dans une large mesure aux défenses immunitaires de la population mais où les doses de rappel seraient toujours très efficaces, les scientifiques estiment qu’environ 300 000 hospitalisations et 47 000 décès pourraient être observé d’ici avril en Grande-Bretagne.

    Ceci les amène à exhorter les gouvernements à accélérer les campagnes de vaccination et de rappel, à envisager des mesures telles que la multiplication des autodiagnostics, voire de nouvelles restrictions.

    Anthony Fauci pousse également la vaccination

    Les États-Unis sont également confrontés à la menace du nouveau variant du SARS-CoV-2 à l'approche des fêtes de fin d'année et le Pr Anthony Fauci, principal spécialiste des maladies infectieuses au sein du gouvernement américain, a reconnu dimanche dans l'émission « This Week » sur ABC, que les Américains avaient une certaine « lassitude à l'égard des vaccins », mais il a déclaré que « nous disposions des outils nécessaires pour nous protéger ».

    Il a donc de nouveau exhorté les Américains à se faire vacciner, à faire vacciner leurs jeunes enfants et à réaliser les 3èmes doses qui pourraient offrir une « protection optimale » contre le nouveau variant Omicron.

    C’est précisément ce que le gouvernement britannique met en place : face au « raz-de-marée » annoncé d’infections au variant Omicron, il met en place une organisation impliquant l’armée de façon à administrer une 3ème dose de vaccin à tous les adultes éligibles d’ici fin décembre, un mois avant la précédente date proposée le mois dernier.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF