Cardiologie
Santé cardiovasculaire au féminin : un nouveau consensus européen
La société européenne de cardiologie publie un consensus d'experts pour améliorer le dépistage et la prise en charge des maladies cardiovasculaire chez la femme. Ménopause précoce, grossesse pathologique ou encore transgenre : les experts guident la pratique clinique pour chacune de ces situations à risque.
- AaronAmat/istock
Au cours de leur vie, les femmes subissent de nombreuses variations hormonales pouvant avoir un impact sur leur risque cardiovasculaire. Un nouveau consensus d'experts vient d'être publié par l'European Society of Cardiology (ESC) pour orienter les approches diagnostiques et les prises en charge de la santé cardiovasculaire des femmes lors d’événements de vie ou pathologies à risque.
Le consensus émane d'un groupe d'experts internationaux en cardiologie, endocrinologie et diabétologie, dirigé par Pr Angela Mass, directrice du programme de santé cardiaque pour les femmes, qui joint à ces recommandations un communiqué de presse synthétisant les points clés.
Intensifier le dépistage de l'hypertension artérielle chez les femmes
Le Pr Angela Mass rappelle « que la pression artérielle est moins bien traitée chez les femmes que chez les hommes, ce qui les expose à un risque de fibrillation auriculaire, d'insuffisance cardiaque et d'accident vasculaire cérébral, qui aurait pu être évité ».
Le consensus insiste donc sur la nécessité d'intensifier la détection de l'hypertension artérielle chez la femme notamment autour de la soixantaine ou en cas d'antécédents d'hypertension artérielle gravidique.
Dépister tôt les facteurs de risque propres aux femmes
« La vie d'une femme fournit des indices poussant à commencer tôt la prévention » rajoute le professeur Maas. Nous devons évaluer les patientes différemment des hommes ».
Parmi les sonnettes d'alarme présageant un risque cardiovasculaire plus élevé et donc une surveillance précoce à instaurer : les antécédents d'hypertension gravidique (multiplication par quatre du risque d'insuffisance cardiaque), la ménopause précoce (majoration du risque cardiovasculaire de 3%), les maladies inflammatoires auto-immunes ou le syndrome des ovaires polykystiques.
Des suivis adaptés à diverses situations gynécologiques dont le transgenre
Le document fournit également des conseils mis à jour selon les dernières publications internationales pour la prise en charge de la santé cardiaque des femmes au cours de la ménopause, des complications de grossesse, d'un cancer du sein, d'un syndrome des ovaires polykystiques mais aussi, fait nouveau pour les femmes transgenres sous hormonothérapie au long cours.
L'importance d'un mode de vie et d'un régime alimentaire sains demeurent au centre de la prévention en association à un suivi régulier pour dépister au plus tôt toute pathologie cardiovasculaire évitable chez ces femmes à risque.
Un rôle actif des patientes pour améliorer le dépistage par les médecins
Des inégalités persistent encore entre les hommes et les femmes dans l'évaluation du risque cardiovasculaire. Les recommandations étant le plus souvent adaptées aux hommes avec une faible prise en compte des risques spécifiques de la femme. Ce consensus va permettre en partie d'y remédier.
Le Pr Maas rappelle que les patientes doivent également jouer un rôle actif en mentionnant systématiquement à leur médecin leurs problèmes de santé comme la ménopause précoce ou une grossesse compliquée.








