Pneumologie

COVID 19 : impact sur la pollution et la mortalité associée

L’effet de l'épidémie COVID 19 sur la pollution atmosphérique et la mortalité associée est significatif mais il doit être contrebalancé par les autres effets collatéraux de la pandémie. D’après un entretien avec Fréderic DUTHEIL.

  • 07 Mai 2020
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    Un éditorial, paru en avril 2020 dans Environmental Pollution, a fait le point sur les effets de l’épidémie du COVID 19 sur la pollution, notamment en Chine. Le nombre de décès lié à la pollution avait diminué de 6% au niveau mondial et de 25% en Chine, au moment de la rédaction de l’article. Ces chiffres ont été récupérés à partir des données de la NASA. Ils ne concernent que la mortalité liée à la pollution et non la morbidité associée.

    Une prise de conscience des effets de la pollution

    Le professeur Frédéric DUTHEIL, praticien hospitalier au Centre de Pathologie Professionnelle, du CHU de Clermont-Ferrand, rappelle que la pollution atmosphérique tue 5 à 9 millions de personnes par an et que la conscience collective de la liaison directe entre ces décès et la pollution n’est pas suffisamment sensible. Il précise, de plus, que la mortalité est le critère de jugement ultime mais qu’il existe d’autres pathologies liées à la pollution, notamment respiratoires. L’impact de l’épidémie de COVID 19 sur la pollution est palpable, surtout dans les mégalopoles, qui concentrent la majeure partie de la population avec une diminution de la pollution de 40 0 45%. Il souligne que les modèles les plus pessimistes de prédiction du nombre de vie sauvées par la baisse de la pollution les chiffrent en milliards.

    Les effets collatéraux de l’épidémie du COVID 19

    Frédéric DUTHEIL insiste sur la complexité de l’épidémie du COVID 19, car même si un effet bénéfique sur la pollution est certain, les effets collatéraux de la pandémie ne sont pas nuls, loin de là. Les pathologies chroniques ne sont plus ou moins bien suivies, les soins primaires sont moins assurés, le taux de suicide sera probablement augmenté… Il est envisageable sans surprise, qu’au déconfinement, une partie conséquente de la population se sera aggravée, sans avoir été directement contaminée par le COVID 19. Une seconde vague d’augmentation de morbidité est attendue après l’épidémie.

    En conclusion, si l’Everest est devenu plus visible qu’il ne l’a jamais été depuis plus de 40 ans, l’impact réel de l’épidémie de COVID 19 sur la santé mondiale n’est pas encore quantifiable.

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    JDF