Diabétologie
DT2 à faible risque cardiovasculaire : réduction des évènements sous dulaglutide
Dans une population de diabétiques de type 2 à faible risque cardiovasculaire, le dulaglutide réduit globalement le risque d’évènements cardiaques et rénaux. Les résultats ne sont cependant pas significatifs en prévention primaire vraie.
- andriano_cz/istock
Plusieurs agonistes du GLP1 ont démontré leur aptitude à réduire le risque cardiovasculaire chez des diabétiques de type 2 à haut risque. Dans l’étude REWIND, un essai clinique multicentrique sur plus de 9 900 diabétiques de type 2, le dulaglutide, un agoniste du GLP1 administré une fois par semaine, réduit globalement les événements cardiovasculaires et les complications rénales chez des personnes diabétiques très semblables à celles que l'on voit dans la pratique médicale quotidienne. Elles ont, en effet, un risque cardiovasculaire globalement modéré : moins d'un tiers des participants ont déjà eu un problème cardiovasculaire.
Le dulaglutide a été bien toléré : les effets secondaires gastro-intestinaux, y compris une constipation ou une diarrhée, ont été signalés plus souvent dans le groupe dulaglutide (47%) par rapport au groupe placebo (34 %). Le poids a légèrement baissé, les taux de cholestérol et de lipoprotéines de basse densité (LDL) ont été réduits et la pression artérielle a faiblement baissé. Ces résultats sont publés dans 2 articles du Lancet.
Une réduction des évènements cardiaques
Sur un suivi de plus de cinq ans, on observe une réduction de 12% des événements cardiovasculaires, comme les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux, chez les malades prenant du dulaglutide comparativement aux personnes prenant un placebo. La significativité n'est pas atteinte sur la mortalité dans cette population de malades à risque cardiovasculaire modéré
Cet effet est cohérent tant chez les hommes que chez les femmes et quel que soit le poids ou le taux d’HbA1c de départ et il n’y a pas de différence entre les malades avec ou sans maladie cardiovasculaire antérieure. L'effet est le même mais reste à la limite de la significativité dans ces sous-groupes.
Une réduction des évènements rénaux
Au cours de la même période, le dulaglutide a réduit de 15% le risque de complications rénales selon le critère composite initial basé sur la macroalbuminurie, la diminution d’au moins 30 millilitres par minute de la clairance et une dialyse, mais l’effet est seulement significatif sur la macroalbuminurie et pas sur des critères plus durs comme la filtration glomérulaire ou l'insuffisance rénale.
Par contre il est observé qu’l y ait ou pas prescription d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine.
Une belle étude
REWIND (Researching Cardiovascular Events with a Weekly Incretin in Diabetes) est le premier essai montrant une réduction des évènements cardiovasculaires et rénaux sous agoniste du GLP1 dans une population à risque cardiovasculaire modéré. Il a été dirigé par Hertzel Gerstein, professeur de médecine à l’université McMaster et directeur adjoint du Population Health Research Institute, qui est très enthousiaste sur ce travail : « Comparativement à d'autres, les personnes atteintes de diabète ont deux fois plus d'événements cardiovasculaires comme les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux, et jusqu'à 40 % des personnes atteintes de diabète développent une maladie rénale ».
« REWIND montre que le dulaglutide peut réduire ces événements en toute sécurité tout en améliorant le contrôle du diabète et en diminuant légèrement le poids et la tension artérielle chez les personnes d'âge moyen atteintes de diabète de type 2 ».
Une portée limitée
Il est cependant à noter que le nombre de personnes à traiter dans cette population pendant 5,4 ans pour éviter un seul évènement est important : près de 72 pour éviter un évènement cardiaque et 58 pour un évènement rénal, et encore, ce n’est pas pour les évènements les plus graves (décès cardiaque ou insuffisance rénale). Dans une perspective médico-économique, il y a assez peu de chances pour que cette étude change les pratiques chez les diabétiques à faible risque cardiovasculaire, tout au moins en France.
Près d'une personne sur cinq âgée de plus de 60 ans est atteinte de diabète et la plupart sont atteintes du diabète de type 2. Au total, près de dix pour cent des adultes vivent avec un diabète.








