Pneumologie
CBNPC : le loratinib promet mais pas sans effets secondaires
Dans le contexte des CBNPC à réarrangement ALK, le loratinib est une nouvelle molécule efficace, notamment sur les métastases cérébrales, mais qui n'est pas sans effets secondaires. D’après un entretien avec Michael Duruisseaux.
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Une étude, parue en décembre 2018 dans le Lancet Oncology, a cherché à démontrer l’efficacité d’un anti-ALK de troisième génération, le loratinib, spécifiquement créé pour lutter contre la résistance aux anti-ALK. Ces molécules entraînent une survie qui dépasse 5 ans, y compris dans les formes métastatiques, mais leur enchaînement sélectionne des malades résistants. Cinq cohortes de patients ont été étudiées. Une cohorte n’avait reçu aucun traitement ALK et quatre cohortes avaient reçu différents traitements comportement immunothérapie unique ou multi et /ou de chimiothérapie. Le loratinib a donc été testé dans toutes les situations cliniques possibles.
Une efficacité du loratinib dans toutes les situations cliniques
Le docteur Michael Duruisseaux, pneumologue aux Hospices Civils de Lyon, explique que le loratinib est efficace dans toutes les situations cliniques mais il relève que plus les sujets ont reçu d’anti-ALK avant le traitement par loratinib, moins il est efficace, avec un taux de réponse de 30 à 40 %. Le loratinib est donc capable de produire une efficacité chez près de la moitié des patients ayant déjà reçu une chimiothérapie associée à un anti-ALK ou plusieurs anti-ALK. Il rappelle également que les sujets atteints de CBNPC avec réarrangement ALK vont presque tous présenter des métastases cérébrales et dans ces cas, le loratinib semble très efficace car 50 à 87% des patients ont présenté un taux de réponse positive au niveau des métastases cérébrales.
Des effets secondaires fréquents mais peu sévères
Michael Duruisseaux précise que, de manière générale, les traitements anti-ALK sont bien tolérés mais que le loratinib présente des effets secondaires fréquents. Des troubles de la cholestérolémie et de la triglycéridémie ont été observés dans deux tiers des cas. Les autres effets secondaires sont des oedèmes, pouvant gêner la qualité de vie, des effets neurologiques à type de neuropathies et des troubles psychiatrique d’ordre thymique. L’impact des ces effets secondaires, même s’ils sont fréquents, est peu important puisque seulement 3% de sujets ont interrompu le traitement en raison d’effets indésirables. De plus, ces derniers peuvent bien souvent être jugulés.
En conclusion, le loratinib prouve son efficacité après plusieurs traitements anti-ALK, dans le CBNPC, et de manière encore plus prometteuse sur les métastases cérébrales. Les effets secondaires, bien que fréquents, nécessitent rarement l’arrêt du traitement. Ceux-ci vont faire l’objet d’un focus et de publications spécifiques.








