Cardiologie

Insuffisance cardiaque : alternative au stimulateur biventriculaire classique

Pour la première fois, des chercheurs ont comparé l’efficacité de deux thérapies . Par rapport au stimulateur biventriculaire classique le système HIS-SYNC, qui tente de restaurer la physiologie naturelle du cœur, fait aussi bien en termes de resynchronisation cardiaque.

  • Ivan-balvan/iStock
  • 12 Mai 2019
  • A A

    Une première mondiale. Dans une étude clinique comparative sans précédent, des chercheurs américains ont comparé l’efficacité de deux stratégies de resynchronisation cardiaque. Les résultats de l’étude sont parus dans le Journal of the American College of Cardiology et ont été présentés aux sessions scientifiques annuelles de l’Heart Rythm Society qui se sont tenues à San Francisco le 9 mai.

    Aujourd’hui, l’appareil le plus utilisé dans le monde pour traiter les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque avancée est connu sous le nom de stimulateur biventriculaire. Dans le détail, un "chirurgien insère un petit dispositif électronique qui a pour fonction de synchroniser les contractions des deux ventricules. L’appareil comporte trois électrodes fixées au muscle cardiaque d’un côté (oreillette droite, ventricule droit, ventricule gauche) et à un générateur d’impulsions de l’autre côté. Malheureusement, environ 30% des patients ne répondent pas à ce traitement.

    C’est pourquoi, le cardiologue Roderick Tung, directeur du Cardiac Electrophysiology & EP Laboratories à l’Université de Médecine de Chicago et ses collègues ont voulu comparer cette technique à un appareil du nom de HIS-SYNC. "Ce stimulateur existe depuis vingt ans mais jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’essai clinique randomisé pour le comparer au stimulateur biventriculaire", explique Roderick Tung.

    Première étude comparative sur la resynchronisation cardiaque

    Contrairement au stimulateur classique, HIS-SYNC tente de travailler pour engager et restaurer la physiologie naturelle du cœur. "Via son faisceau, nous essayons de puiser dans le câblage normal du cœur et de rétablir la conduction comme le voulait la nature. Auparavant, nous acceptions de contourner le problème en stimulant deux ventricules à la fois", explique Roderick Tung. Et de se féliciter : "Il s’agit de la première étude prospectrice dans notre domaine pour comparer les problèmes entre différentes manières reproduire la resynchronisation cardiaque".   

    L’étude en question a suivi 40 patients. Parmi eux, certains ont été traités avec la stimulation biventriculaire et d’autres avec le HIS-SYNC. Et si les résultats n’ont pas montré la supériorité de cet appareil par rapport à l’autre, les taux de réponses étaient comparables, selon Tung qui voudrait donc poursuivre les recherches.

    "Nous avons besoin d’apprendre comment identifier les patients qui ne peuvent pas et ne répondront pas à la stimulation de faisceaux", explique-t-il. "Au cours de cette étude pilote, nous avons appris que les patients atteints de défaut de conduction intraventriculaire ne pouvaient pas être traités par la stimulation de faisceaux. Aussi, notre étude de suivi prévue, exclura spécifiquement ces patients. C’est peut-être la leçon la plus précieuse du projet pilote", conclut-il.

    En France, l’insuffisance cardiaque touche plus d’un million de personnes et fait 70 000 victimes chaque année, l’équivalent d’un mort toutes les sept minutes, selon les derniers chiffres de la Société française de cardiologie. C’est pourquoi, tous les ans, entre 60 et 70 000 stimulateurs cardiaques sont posés dans l’Hexagone, soit 178 nouveaux pacemakers en activité chaque jour.  

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.