Cardiologie
Hyperuricémie : sa baisse s’accompagne d’une réduction de la mortalité cardiovasculaire
La responsabilité de l’hyperuricémie est discutée depuis des années dans l’augmentation du cardiovasculaire. Une nouvelle étude vient apporter un nouvel argument en faveur de on caractère de facteur de risque.
- GILE MICHEL/SIPA
Selon les études épidémiologiques, l’hyperuricémie, ou la goutte, est plus ou moins associée à une augmentation du risque de maladies et de mortalité cardiovasculaire. L’inconvénient, c’est qu’il y a toujours de nombreux facteurs confondants associés à l’hyperuricémie, comme le surpoids et les autres facteurs de risque cardiovasculaires, ce qui complexifient l’analyse de la responsabilité de l’acide urique. Une nouvelle étude prend le problème dans l’autre sens : par rapport à une population témoin non traitée elle montre que la prescription d’allopurinol, un hypouricémiant classique, s’accompagne d’une réduction modeste de la mortalité cardiovasculaire, tant chez les malades hyperuricémiques, que chez les goutteux.
Un pas de plus vers la certitude
Il s’agit d’une étude cas-témoin à partir de la cohorte anglaise « UK general population database ». Ce n’est donc pas une étude randomisée versus placebo, mais les chercheurs ont appariés des sujets de la population générale hyperuricémiques et traités par allopurinol, avec d’autres également hyperuricémiques, mais qui ne recevaient rien.
L’étude porte sur plus de 10 000 malades qui ont été suivis plus de 2 ans. De plus, les auteurs se sont attachés à mieux apparier les malades, avec le même pourcentage de gouteux dans les 2 groupes
Un biais d’interprétation toujours possible
La réduction observée de la mortalité cardiovasculaire est modeste, de l’ordre de 9 à 11%, mais significative. Ce qui est intéressant sachant qu’aucune étude ne sera payée pour répondre à cette question.
La seule incertitude concerne la raison pour laquelle les patients du groupe sans traitement hypouricémiant n’en reçoivent pas : est-ce parce qu’ils sont mal traités ou parce qu’il ne veulent pas se traiter ? Dans les 2 cas, leur risque cardiovasculaire peut également être mal pris en charge.
En tout état de cause, l’allopurinol qui a été accusé de risques cutanés graves démontre ici un rapport bénéfice risque très positif








