Infectiologie

Coqueluche : sa résurgence serait liée à un défaut du vaccin plutôt qu’à un défaut de vaccination

La résurgence de la coqueluche aux Etats-Unis serait due à un défaut du vaccin plutôt qu'à un défaut de vaccination, selon une nouvelle étude menée par l'Université du Michigan.

  • Jovanmandic
  • 30 Mars 2018
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    Des chercheurs de l’Université du Michigan rapportent dans une étude récente que la résurgence de la coqueluche ces dernières décennies serait due à une perte d'efficacite du vaccin sur le long terme plutôt qu’à une couverture vaccinale insuffisante.

    Leurs résultats sont publiés dans Science Translational Medicine le 28 mars 2018.

    Plusieurs facteurs favorisent la résurgence de la coqueluche

    Des chercheurs américains expliquent dans cette étude que la résurgence de la coqueluche aux Etats-Unis depuis la fin des années 1970 résulterait de plusieurs facteurs : le renouvellement naturel de la population, une couverture vaccinale incomplète, mais ausi une perte progressive de protection par un vaccin efficace mais imparfait et qui confère une immunité à long terme décroissante.

    Selon Aaron King, Professeur à l’Université du Michigan où a été menée l’étude, « cette résurgence est la conséquence prévisible du déploiement d’un vaccin qui n’est pas tout à fait parfait et qui ne touche pas tout le monde ». Les résultats de son étude montrent que les tendances récentes de la coqueluche ne sont pas uniquement causées par une baisse de la couverture vaccinale. « Au contraire, l’épidémiologie contemporaine de la coqueluche peut être interprétée comme un héritage de pratiques d’immunisation de longue date ». 

    L’impact de la couverture vaccinale et de l’immunité 

    Selon l’étude, le premier vaccin introduit à la fin des années 1940 a conduit à une période « lune de miel » caractérisée par une très faible incidence de la maladie après le début d’un programme de vaccination. En effet cette incidence s’est retrouvée 100 fois réduite grâce à la vaccination de routine.

    Deux facteurs ont contribué à cette forte baisse : les enfants protégés par le nouveau vaccin et les adultes ayant une immunité naturelle acquise à l’époque « pré-vaccin ». Néanmoins, au fil des décennies, le nombre d’adultes américains ayant une immunité naturelle contre la coqueluche a progressivement diminué suite à la disparition de la population la plus âgée. Parallèlement, le nombre d’adultes américains susceptibles d’être atteints de coqueluche était en hausse, ouvrant à la voie à la résurgence.

    En pratique, la protection conférée par le vaccin diminue progressivement au fil du temps. Il offre toutefois une protection à vie à 55% des personnes et en protègent 90% pendant plus d’une décennie.

    Une maladie toujours mortelle

    Pour mémoire, cette maladie est mortelle pour les nourrissons. Elle provoque des quintes de toux violentes et haletantes. Elle est responsable de 195 000 décès de nourrissons chaque année dans le monde. Aux Etats-Unis 17 972 cas ont été recensés en 2016, dont 6 décès de nourrissons selon le Centers for Disease Control. Les chercheurs précisent que la propagation se fait principalement via les enfants et les adolescents.

    Les chercheurs concluent que bien que le vaccin soit efficace jusqu'à un certain âge, il existe une perte d'efficacité chez les personnes les plus âgées. Ils proposent d'optimiser le calendrier vaccinal.

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