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Mélanome de novo ou associé à un naevus : des facteurs de risque différents

Les facteurs de risque des mélanomes de novo et de ceux associés à un naevus (un quart des cas) diffèrent, avec notamment un impact plus marqué des facteurs génétiques et de la densité de naevus pour les seconds.

  • Anastasiia Yanishevska/iStock
  • 28 Octobre 2025
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    Des données antérieures, issues d’études cas-contrôles ou rétrospectives avaient suggéré des différences quant au profil de risque entre les mélanomes de novo et les mélanomes associés à un naevus (les naevus-associated melanoma ou NAM des anglo-saxons), mais aucune étude prospective ne s’était penchée sur cette question. C’est chose fait avec une large étude australienne menée dans le Queensland, dont les résultats sont publiés dans JAMA Dermatology.  

    Sur les quelques 43 794 adultes âgés de 40 à 69 ans recrutés à partir des listes électorales, les auteurs ont pu colliger les données de 38 801 participants (17 752 hommes et 21 049 femmes) ayant des ancêtres européens et n’ayant pas eu de mélanome invasif ou in situ. A l’inclusion, les personnes de la cohorte avaient complété un auto-questionnaire, précisant leurs caractéristiques démographiques, leur type de peau, leurs habitudes d’exposition solaire, leurs antécédents médicaux et les traitements reçus pour cancer de la peau. 

    Un score de risque polygénique a pu être calculé pour près de 16 000 participants.

    Au terme d’un suivi médian de 11,4 ans (de 2011 à fin 2022), 209 participants ont développé un mélanome invasif associé à un nævus (129 hommes et 80 femmes) et 650 un mélanome invasif de novo (362 hommes et 288 femmes).

    Forte densité de naevus et score polygénique élevé

    Si les NAM et les mélanomes de novo partagent de de nombreux facteurs de risque phénotypiques et liés à l'exposition solaire connus pour le mélanome, certaines différences ont été mises en évidence dans cette étude:  l’association avec une forte densité de naevus était statistiquement plus marquée pour les NAM (OR pour plusieurs naevus vs aucun naevus de  6,86 versus 3,2 ; p = 0,001), tout comme l’association avec un score de risque polygénique élevé de mélanome (OR de 6,46 vs 2,98 ;  p= 0,006).

    Les auteurs de ce travail n’ont retrouvé aucune différence significative dans le profil des facteurs de risque de NAM en fonction du sexe. En revanche, l’impact d’un âge avancé était significativement plus élevé chez les hommes présentant un NAM que chez les femmes. Les sites des NAM différaient selon le sexe : plus fréquents sur le tronc chez les hommes et plus fréquents au niveau des membres chez les femmes.

    Des données qui peuvent avoir un impact sur les stratégies de détection précoce des mélanomes.

     

     

     

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