Neurologie

Maladie de Parkinson : une lueur d’espoir avec les analogues du GLP1

Chez des patients atteints d’une maladie de Parkinson à un stade précoce, le traitement par un agoniste du GLP1 entraînerait une moindre progression de l'incapacité motrice par rapport au placebo à 12 mois, et pose la question d'un effet neuroprotecteur.

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  • 05 Avr 2024
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    Des études ont montré à plusieurs reprises que les personnes souffrant de diabète de type 2 sont plus à risque de développer une maladie de Parkinson, mais que cette majoration du risque diminue chez celles qui prennent un aGLP-1 pour traiter un diabète associé.

    Une petite étude française, publiée dans The New England Journal of Medicine, a porté sur 156 personnes souffrant d'une maladie de Parkinson précoce : celles-ci ont été randomisées pour prendre du lixisenatide ou un placebo et ont été suivies pendant un an.

    Au cours de cette période, les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson tels que les tremblements, la rigidité, la lenteur et l'équilibre se sont aggravés chez les personnes du groupe placebo, mais pas chez celles prenant l’agoniste du GLP1.

    Une absence de progression des symptômes moteurs

    À 12 mois, les scores de la partie III du MDS-UPDRS avaient changé de -0,04 point (indiquant une amélioration) dans le groupe lixisénatide et de +3,04 points (indiquant une aggravation du handicap) dans le groupe placebo (différence = 3,08 ; IC à 95 %, 0,86 à 5,30 ; p=0,007). À 14 mois, après une période de wash-out de 2 mois, les scores moteurs MDS-UPDRS moyens en l’absence de traitement sont de 17,7 (IC à 95 %, 15,7 à 19,7) avec le lixisénatide et de 20,6 (IC à 95 %, 18,5 à 22,8) avec le placebo. Les autres résultats des critères d'évaluation secondaires du MDS-UPDRS ne différent pas sensiblement entre les groupes.

    Le aGLP1 a également provoqué des effets secondaires gastro-intestinaux (nausées, vomissements) chez plus de la moitié des participants, peut-être parce que les chercheurs ont commencé par la dose la plus élevée au lieu de la faire progresser progressivement, comme c'est le cas avec les aGLP-1. Chez un tiers des participants, dont les effets secondaires sont devenus intolérables, les chercheurs ont réduit la dose de moitié.

    Un essai randomisé de phase 2 sur des parkinsons de moins de 3 ans

    Dans cet essai de phase 2, en double aveugle, randomisé et contrôlé versus placebo, 156 patients chez qui la maladie de Parkinson avait été diagnostiquée moins de 3 ans auparavant, qui recevaient une dose stable de médicaments pour traiter les symptômes et qui n’avaient pas de complications motrices ont été randomisés (1:1) entre un traitement quotidien par lixisénatide sous-cutané et un traitement par placebo pendant 12 mois, suivi d'une période de suivi sans traitement de 2 mois.

    Le principal critère d'évaluation était le changement par rapport à la ligne de base des scores sur l'échelle MDS-UPDRS (Movement Disorder Society-Unified Parkinson's Disease Rating Scale), partie III, qui a été évaluée chez les patients sous traitement médicamenteux à 12 mois. Les critères secondaires étaient les autres sous-scores de l’échelle MDS-UPDRS.

    Une modification de l’histoire naturelle de la maladie

    Les traitements actuels de la maladie de Parkinson reposent principalement sur la substitution dopaminergique pour traiter les symptômes, ainsi que sur la stimulation intra-cérébrale profonde. Aucun n’a démontré de manière convaincante un effet important sur la progression de la maladie.

    Certaines études épidémiologiques ont montré que la prévalence de la maladie de Parkinson était plus faible chez les patients diabétiques traités par des agonistes des récepteurs du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) ou des inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 (qui ont pour effet de faire progresser les taux de GLP-1), que chez les patients qui recevaient d'autres médicaments contre le diabète.

    Les chercheurs français à l’origine de cette étude ont déclaré que l'essai n'a pas montré d'amélioration des symptômes non-moteurs avec le lixisenatide, un résultat qui contraste avec les rapports préliminaires d'un autre essai avec le liraglutide. Ces résultats, similaires à ceux de l'essai de phase 2 du NLY01, montreraient un effet de traitement potentiellement plus important chez les participants de moins de 60 ans, mais il s'agit d'analyses post hoc et donc sujet à caution.

     

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    JDF