Psychiatrie

Antidépresseurs : une IA peut prédire plus tôt leur efficacité

À partir d'un scanner cérébral et des données médicales d'une personne atteinte de dépression, une intelligence artificielle serait capable de prévoir plus tôt si les malades vont répondre à un antidépresseur.

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  • 09 Fév 2024
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    En cas d'épisode dépressif, la réponse aux antidépresseurs varie considérablement d'un patient à l'autre, et surtout, il n'est pas possible actuellement de savoir si un patient répond au traitement avant plusieurs semaine. Cette réponse différée aux antidépresseurs complique et allonge le processus de recherche d'un traitement efficace et est source de souffrances pour ls patients.

    Récemment, des chercheurs de l'UMC d'Amsterdam et de Radboudumc (Pays-Bas) ont voulu savoir s’ils pouvaient prédire les effets de la sertraline, l'un des antidépresseur les plus couramment prescrits aux États-Unis et en Europe.

    Deux tiers de traitements antidépresseurs inefficaces évités

    Dans le cadre de leur étude, publiée dans la revue American Journal of Psychiatry, l’équipe a recruté 229 adultes souffrant de dépression. Les participants ont dû faire des examens cliniques et des IRM avant et après avoir reçu la sertraline ou un placebo pendant une semaine. Ensuite, les scientifiques ont développé un algorithme pour déterminer s'ils pouvaient prédire l’efficacité de l’antidépresseur.

    L’analyse a montré que seulement un tiers des patients répondraient au médicament. "C'est une nouvelle importante pour les malades. Normalement, il faut 6 à 8 semaines avant de savoir si un antidépresseur fonctionnera. (…) Grâce à cette méthode, nous pouvons déjà éviter deux tiers du nombre de prescriptions 'erronées' de sertraline et ainsi offrir une meilleure qualité de soins au patient. Car le médicament a aussi des effets secondaires", a expliqué Liesbeth Reneman, auteur des travaux.

     

    Cerveau : le flux sanguin dans le cortex cingulaire antérieur, clé de la prédiction ?

    D’après Eric Ruhé, psychiatre à Radboudumc, l'algorithme a suggéré que le flux sanguin dans le cortex cingulaire antérieur, à savoir la zone du cerveau impliquée dans la régulation des émotions, serait prédictif de l'efficacité du médicament. "Et lors de la seconde mesure, une semaine après le début, la sévérité de leurs symptômes s'est révélée prédictive."

    Les auteurs estiment qu’à l’avenir, ce protocole simple et efficace pourrait contribuer à mieux adapter le traitement à chaque patient. Dans les prochains, ils comptent améliorer l’algorithme en ajoutant des informations supplémentaires.

     

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    JDF