Le volanesorsen, un oligonucléotide antisens ciblant l'ARNm d'Apo-C3, réduit les niveaux plasmatiques d'aprotéine C3, de triglycérides et de chylomicrons et réduit l’incidence des pancréatiques aiguës.

L'hypertriglycéridémie sévère, ou hyperchylomicronémie familiale, caractérisée par un taux de triglycérides supérieur à 500 mg par décilitre (>5.645 mmol par litre), est un facteur de risque pour la pancréatite aiguë : elle serait responsable d'environ 10 % des cas de cette maladie. Le risque de développer une pancréatite aiguë est directement proportionnel aux niveaux plasmatiques de lipoprotéines riches en triglycérides et de chylomicrons.

Bien que l'administration de fibrates, d'acides gras n−3 et de niacine pour le traitement de l'hypertriglycéridémie sévère ait été approuvée, les preuves d'une réduction de l’incidence de la pancréatite aiguë suite à ces interventions pharmacologiques restent insuffisantes.

L'aprotéine C3 et son rôle dans l'hypertriglycéridémie

L'aprotéine C3, une glycoprotéine produite par le foie et l'intestin, joue un rôle crucial dans l'hypertriglycéridémie et la chylomicronémie en inhibant l'activité de la lipase lipoprotéinique et en ralentissant l'absorption hépatique des lipoprotéines riches en triglycérides.

Le volanesorsen, un oligonucléotide antisens ciblant l'ARNm d'Apo-C3, réduit les niveaux plasmatiques d'aprotéine C3, de triglycérides et de chylomicrons, offrant une nouvelle approche dans le traitement de l'hypertriglycéridémie sévère.

Volanesorsen : une stratégie prometteuse contre la pancréatite aiguë

Une méta-analyse portant sur les données individuelles de patients issus de trois essais randomisés contrôlés, publiée dans le New England Journal of Medicine, a examiné l'effet du volanesorsen sur l'incidence de la pancréatite aiguë chez les patients souffrant d'hypertriglycéridémie sévère. Ces essais, représentatifs d'une population large avec cette maladie, ont montré une réduction significative de l'incidence de la pancréatite aiguë dans le groupe traité par volanesorsen par rapport au groupe placebo.

Alors que la pancréatite s'était manifestée avant la randomisation chez un pourcentage significatif de patients dans les deux groupes, l'analyse de Kaplan–Meier a révélé une différence notable dans la survenue de la pancréatite aiguë durant la période de traitement, suggérant une efficacité de volanesorsen dans la réduction du risque de cette complication grave.

Une thérapie génique par antisens contre la pancréatite

En conclusion, le traitement par l’antisens ciblant l'ARNm d'APoC3, le volanesorsen, représente une stratégie thérapeutique prometteuse pour les patients souffrant de complications liées à l'hypertriglycéridémie sévère. Si l'association entre une incidence réduite de la pancréatite aiguë et le traitement par volanesorsen est confirmée, l'inhibition de l'expression de l'aprolipoprotéine C3 pourrait devenir une approche thérapeutique plus fréquente pour cette population à risque.

Le volanesorsen est actuellement indiqué dans l’hypertriglycéridémie à risque élevé de pancréatite aiguë, après échec des mesures diététiques et des autres