Neurologie

Alzheimer : pourquoi les patients ne reconnaissent plus leur famille ?

Selon une récente étude, la perte de mémoire sociale viendrait de la dégradation des réseaux protecteurs autour des neurones. En freinant ce processus chez la souris, les chercheurs ont pu préserver le souvenir de leurs interactions avec les autres rongeurs.

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  • 12 Novembre 2025
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    "Dans la maladie d’Alzheimer, les patients ont du mal à se souvenir de leur famille et de leurs amis à cause de la perte de la mémoire sociale, explique Lata Chaunsali, l’une des auteures d’une nouvelle étude sur la perte spécifique de ces souvenirs humains, dans un communiqué. Nous avons découvert que les réseaux périneuronaux protègent cette mémoire sociale."

    Et cette découverte pourrait bien constituer une avancée majeure dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. 

    Alzheimer : la dégradation des réseaux périneuronaux explique la perte de mémoire sociale

    Dans leurs travaux, publiés dans la revue Alzheimer’s & Dementia: The Journal of the Alzheimer’s Association, les chercheurs se sont penchés sur une étape douloureuse de la maladie d’Alzheimer : le moment où le patient ne reconnaît plus ses proches. D'après leurs travaux, cette incapacité serait liée à la dégradation des réseaux protecteurs qui entourent les neurones, appelés réseaux ou filets périneuronaux. 

    Lors de leur étude, les scientifiques ont mené des expériences sur des souris. Ils ont observé que celles dont les réseaux périneuronaux étaient défectueux perdaient leur capacité à se souvenir des autres souris, alors qu’elles arrivaient encore à mémoriser certains objets. 

    Démence : une solution pour préserver la mémoire sociale des souris

    Pour y remédier, les chercheurs ont utilisé des inhibiteurs de MMP, une classe de médicaments déjà testés contre le cancer et l’arthrite. Résultats : ils ont réussi à freiner la dégradation des filets périneuronaux chez les souris, qui se souvenaient mieux des interactions avec leurs congénères, preuve que leur mémoire sociale s’était améliorée. 

    "Dans nos recherches sur des souris, lorsque nous avons préservé ces structures cérébrales dès le début de la vie, les souris atteintes de la maladie ont mieux conservé le souvenir de leurs interactions sociales", détaille Lata Chaunsali, qui espère que cette étude leur permettra, à terme, la mise au point d’un nouveau traitement pour la maladie d’Alzheimer. Celui-ci pourrait spécifiquement cibler les réseaux périneuronaux pour freiner la perte de mémoire sociale. 

    "Découvrir une modification structurelle qui explique une perte de mémoire spécifique dans la maladie d'Alzheimer est extrêmement encourageant, assure Harald Sontheimer, autre auteur. Bien que nous disposions de médicaments capables de retarder la perte des réseaux périneuronaux, et donc de ralentir la perte de mémoire liée à la maladie, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la sécurité et l’efficacité de notre approche avant de pouvoir l’envisager chez l’humain."

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