Etude BMJ
Alcool : Les bénéfices d’une consommation modérée remis en cause
Les effets protecteurs d’une consommation modérée d’alcool seraient surestimés, selon une étude publiée dans le BMJ. Sauf pour les hommes de 50 à 64 ans et les femmes de plus de 65 ans.
Boire un petit verre régulièrement n’est pas mauvais pour la santé. Au contraire, comme le prouvent de nombreuses études. Comme cette étude publiée à la mi-janvier, qui a mis en évidence une baisse de 20% du risque de développer une insuffisance cardiaque chez l’homme.
Les plus de 65 ans concernés?
Mais toutes ces études reflètent-elle fidèlement la réalité ? Les résultats s’appliquen-ils aux personnes âgées de 65 ans et plus, une tranche d’âge qui boit de plus en plus, qui métabolise de moins en moins bien l’alcool, qui a des pathologies associées et qui consomme pas mal de médicaments ? Pour répondre à ces questions, des chercheurs anglais et australiens ont analysé deux cohortes de britanniques âgés de 50 ans et plus, la première de près de 18 400 individus et la seconde de plus de 34 500 sujets. Et ils ont publié leurs résultats dans le British Medical Journal (BMJ).
Craig Knott, de l’University College London, et ses collègues, ont montré que les effets protecteurs d’une consommation modérée d’alcool sur la mortalité toutes causes pourraient avoir été surestimés. Une véritable remise en cause de nombreuses méta-analyses publiées sur cette question. Pour les chercheurs, ces méta-analyses pourraient avoir introduit des biais, en sélectionnant de manière inappropriée le groupe de référence pour la comparaison. Dans les non buveurs, ils auraient pu inclure d’anciens buveurs qui étaient potentiellement de gros consommateurs.
Enlever un biais
Les chercheurs ont ainsi rectifié le tir. Ils ont pris exclusivement en compte les personnes qui déclaraient n’avoir jamais bu une goutte d’alcool comme groupe de référence pour établir leurs comparaisons. Résultat, l’association protectrice entre une consommation modérée d’alcool et la mortalité toute cause était largement limitée à deux catégories de personnes. La première catégorie était les plus jeunes hommes de 50 à 64 ans consommant 15 à 20 unités d’alcool par semaine ou 0,1 à 1,5 unité le jour de plus forte consommation. La seconde catégorie de personnes concernées était les femmes de 65 ans et plus consommant 10 unités ou moins d’alcool par semaine.
Mais en dehors de ces deux groupes, il n’y avait donc pas d’effet protecteur d’une faible consommation d’alcool ou un effet faible, concluent les auteurs de l’étude.