Oncologie

Cancer colorectal résecable : la chimiothérapie en fonction de l'ADN circulant

Un essai clinique va évaluer l’efficacité d’un test sanguin basé sur l'ADN circulant, capable de détecter des traces de cellules cancéreuses, qui pourrait éviter aux malades souffrant d'un cancer colorectal résécable une chimiothérapie adjuvante inutile.

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  • 05 Avril 2023
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    Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l'homme et le deuxième chez la femme, selon l’Assurance maladie. Le traitement des formes résécables repose essentiellement sur la chirurgie. "Si elle n'est pas traitée, cette maladie provoquera la réapparition de la tumeur, le plus souvent dans les deux ans qui suivent l'intervention chirurgicale. 15 à 20% des patients atteints d'un cancer colorectal de stade II et 30 à 50% des patients atteints d'un cancer colorectal de stade III rechutent en raison d'une maladie résiduelle minimale microscopique", signale le Royal Marsden NHS Foundation Trust de Londres.

    C'est pourquoi il est recommandé aux patients d'avoir une chimiothérapie adjuvante, dont l’objectif est de tuer les cellules cancéreuses microscopiques qui subsistent, après l'opération afin de réduire le risque de récidive. "La plupart des patients souffrant de ce cancer au stade II ou III se voient systématiquement proposer une chimiothérapie postopératoire, mais de nombreuses personnes sont déjà guéries après une seule chirurgie", indique le centre qui va mener un essai clinique pour savoir si un test sanguin pourrait "épargner aux patients une chimiothérapie inutile".

    Prédire la nécessité ou non de suivre une chimiothérapie

    Dans le cadre de leur essai, appelé TRACC (Tracking mutations in cell free DNA to predict Relapse in eArly Colorectal Cancer), les chercheurs avaient, en 2016, recruté plus de 1.100 personnes atteintes du cancer colorectal, qui habitent au Royaume-Uni. Pour la troisième partie de leur étude, ils vont suivre 1.621 malades pendant quatre ans.

    Les participants vont avoir recours au test sanguin basé sur l’ADN tumoral circulant, du patrimoine génétique provenant de la tumeur cancéreuse, dans le sang. "Plusieurs recherches ont montré qu'un résultat négatif à l'ADNct après une intervention chirurgicale permet de prédire avec précision les patients chez qui le cancer a très peu de chances de réapparaître", précise le Royal Marsden NHS Foundation Trust de Londres.

    Chimiothérapie : réduire son recours pour améliorer la qualité de vie des patients

    Il rappelle que la chimiothérapie a des conséquences sur le quotidien des malades. Ce traitement cause de nombreux effets secondaires, tels que des aphtes, une perte d'appétit, des diarrhées, des mains et des pieds douloureux, des cheveux et des ongles cassants.

    "Les effets secondaires les plus graves et les plus gênants sont les lésions des nerfs des mains et des pieds, les infections potentiellement mortelles, les douleurs thoraciques cardiaques et les caillots sanguins. Parfois, ils peuvent durer toute la vie et les patients déclarent qu'ils sont débilitants, qu'ils provoquent de l'anxiété, qu'ils ont un impact sur les relations proches et qu'ils nuisent à leur capacité à travailler. (…) En réduisant le recours à des chimiothérapies inutiles grâce à au test sanguin, la qualité de vie des patients sera grandement améliorée", ajoute le centre, qui spécifie que les résultats de l’essai clinique seront publiés dans environ quatre ans.

     

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