Oncologie
Cancer du sein : les causes de décès chez les survivantes évoluent avec le temps
La majorité des femmes qui survivent plus de 10 ans à un cancer du sein meurent d’une autre cause que le cancer, et en particulier cardio-vasculaire. Le suivi des malades doit être adapté au délai après le diagnostic.
- RyanKing999/istock
La survie des patientes traitées pour un cancer du sein s’est considérablement améliorée au cours des quatre dernières décennies, et la majorité de ces patientes mourront désormais de causes autre que leur cancer.
Ces résultats sont issus d’une très large analyse rétrospective et prolongée sur les causes de décès non liées au cancer chez les patientes traitées pour un cancer du sein. Les résultats sont publiés en ligne dans la revue CANCER.
La cause des décès varie au cours du temps
Sur les 754 270 femmes américaines ayant reçu un diagnostic de cancer du sein entre 2000 et 2015, 24,3 % sont décédées avant la fin de 2015. La majorité des décès (46,2 %) sont survenus entre un et cinq ans après le diagnostic et, dans ce court délai après le traitement, la plupart ont été causés par soit par le cancer du sein, soit par d'autres cancers.
Les décès liés au cancer du sein ont toutefois diminué au fil des ans et ont finalement été dépassés par des causes de décès autres que le cancer. Dans les cinq à dix ans suivant le diagnostic, environ la moitié des patientes sont décédées de causes autres que le cancer du sein, tandis que la majorité de celles qui ont survécu plus de dix ans sont mortes de causes autres que le cancer du sein.
Importance des maladies cardiovasculaires
Les causes de décès non-cancéreuses les plus courantes dans les 10 ans suivant le diagnostic de cancer du sein sont les maladies cardiaques, suivies des maladies cérébro-vasculaires. Plus de 10 ans après le diagnostic, les causes de décès non-cancéreuses les plus courantes sont les maladies cardiaques, suivies de la maladie d'Alzheimer.
Par comparaison à des femmes non-cancéreuses de l'ensemble de la population, les survivantes du cancer du sein ont un risque plus élevé de mourir d'une maladie chronique du foie dans les 5 à 10 ans suivant le diagnostic, mais surtout de maladie d'Alzheimer et d’une maladie cardio-vasculaire plus de 10 ans après le diagnostic.
Adapter le suivi en fonction du délai
Dans la mesure où il apparaît nettement dans cette étude que les maladies non-cancéreuses, comme les maladies cardiovasculaires, contribuent à un nombre important de décès chez les patientes survivante d'un cancer du sein, avec un risque plus élevé que dans la population générale, la surveillance et la prise en charge des survivantes de ce cancer doivent être adaptées.
Selon les auteurs de l’étude, ces résultats soulignent l'importance de conseiller les patientes en fonction du délai de survie après le cancer. Dans les 10 ans qui suivent le diagnostic de cancer du sein, il faut privilégier un dépistage approprié des récidives et des autres cancers ainsi que la prévention des maladies cardiovasculaires. Au-delà de 10 ans, il faut poursuivre la prévention cardiovasculaire et la renforcer, ainsi que de dépister les complications cardiovasculaires.








