Cancer du sein : les teintures et lisseurs capillaires augmenteraient le risque

Le risque de cancer du sein serait augmenté chez les femmes qui utilisent régulièrement des teintures capillaires ou lisseurs chimiques permanents et cette augmentation est proportionnelle à la fréquence d’utilisation. Ce risque est lié à une utilisation professionnelle et non-professionnelle.

C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par des chercheurs du National Institute of Health aux Etats-Unis et publiée dans l'International Journal of Cancer. L’étude montre que les femmes qui utilisent une teinture chimique permanente pour cheveux au minimum toutes les 5 à 8 semaines dans l'année précédente, ont un risque majoré de 9% de développer un cancer du sein.

Une disparité raciale

L'étude montre également que le risque de cancer du sein chez les utilisatrices régulières de teinture chimique permanente est largement majoré dans la population afro-américaine en comparaison de la population blanche : l’augmentation du risque est de 60% pour la première contre 8% pour la seconde.

Les chercheurs ont aussi constaté une association entre l'utilisation de lisseurs chimiques et l'apparition de cancer du sein : le risque est majoré au minimum de 30% chez les femmes utilisant régulièrement ces produits. Il n'y a pas de différence de risque entre les femmes afro-américaines et les femmes blanches pour les lisseurs.

Un registre prospectif

Les données utilisées proviennent de la Sister study, une étude de cohorte nationale prospective, réalisée au Etats-Unis, et qui a analysé l'apparition de cancer du sein, chez 46 709 femmes entre 2003 à 2009. Les femmes recrutées étaient à risque puisqu’elles devaient avoir une sœur qui avait auparavant développé la maladie.

Les données sur l’exposition aux teintures et lisseurs capillaires permanents ont été recueillies par questionnaires et l’analyse comparative est basée sur les modèles de Cox.

Des perturbateurs endocriniens et des carcinogènes

De nombreux produits capillaires contiennent des perturbateurs endocriniens et des agents potentiellement cancérigènes pour le cancer du sein. Par ailleurs, les produits utilisés plus particulièrement par les femmes noires peuvent contenir plus de composés perturbateurs endocriniens.

Suite à la publication des résultats de cette étude, la question d'arrêter toute utilisation de teinture ou lisseurs chimiques se pose. Même si le lien entre l'utilisation de ces produits et une majoration du risque de cancer du sein est probable, d'autres études sont cependant nécessaires pour le confirmer.

En attendant des recommandations officielles, le Dr Dale Sandler, co-auteur de l'étude et chef du département d’études épidémiologique au NIEHS, conseille cependant d'éviter de s'exposer à ces produits pour réduire les risques d'apparition de cancer du sein.