Infectiologie

Covid-19 : le chien viverrin pourrait être à l'origine de la pandémie

Selon une nouvelle étude, le chien viverrin vendu sur le marché de Wuhan, pourrait être l’animal à l’origine de la pandémie de la Covid-19. Mais la Chine coopère assez peu.

  • prill/iStock
  • 19 Mars 2023
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    D’où vient la Covid-19 ? Comment ce virus est-il apparu ? C’est la question à laquelle les chercheurs du monde entier essaient de répondre depuis le début de l’épidémie, il y a trois ans. 

    De nouveaux travaux, rapportés dans The Atlantic, avancent une nouvelle hypothèse : le virus pourrait être dû aux chiens viverrins, animaux proches du raton laveur, qui étaient vendus avant l’épidémie sur un marché de Wuhan, la ville où le virus a été détecté pour la première fois.

    Des chiens viverrin à l’origine de la Covid-19

    Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont analysé des échantillons prélevés sur le marché Huanan, à Wuhan, dans les deux mois suivants sa fermeture le 1er janvier 2020. Celles-ci provenaient du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (Chinese Center for Disease Control and Prevention). Ainsi, les scientifiques ont découvert que les échantillons contenaient des traces d’ADN de chiens viverrins en fortes quantités. D’autres mammifères ont aussi été détectés, comme les civettes. 

    "C'est une indication très forte que les animaux du marché étaient infectés, explique le Dr Angela Rasmussen, virologue qui a participé à cette étude. Il n'y a vraiment aucune autre explication qui ait un sens." Le problème est que les séquences d'ADN à l'origine de cette constatation, qui avaient été téléchargées sur un serveur scientifique, ont ensuite été retirées...

    Jusqu’à présent, beaucoup de chercheurs estimaient que la Covid-19 pouvait être causée par des chauves-souris ou des pangolins. Mais il semblerait donc qu’elles ne soient pas les seules responsables. Mais les résultats de ces travaux ne constituent pas une preuve irréfutable que le virus viendrait des chiens viverrins. Néanmoins, cela renforce l’hypothèse et contredit les conclusions publiées par des chercheurs chinois en 2022 qui assuraient qu’il n’y avait pas d’ADN animal dans ces mêmes échantillons. 


    Covid-19 : "chaque élément de données est important"

    "Ces données ne fournissent pas de réponse définitive à la question de savoir comment la pandémie a commencé, mais chaque élément de données est important pour nous rapprocher de cette réponse, a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un tweet. Et chaque élément de données relatif à l'étude des origines de la COVID19 doit être partagé immédiatement avec la communauté internationale. Ces données auraient pu – et auraient dû – être partagées il y a trois ans."

    Ce n’est pas la première fois que les chiens viverrins sont pointés du doigt. Dans un rapport de 2003 publié dans la revue Science, des scientifiques avaient trouvé un virus similaire au SRAS-CoV-1 chez cet animal et parmi les humains sur un autre marché d'animaux vivants en Chine.

    "La Chine se considère comme ayant autant à perdre d'un débordement du marché que d'une fuite de laboratoire, assure le Dr Jeremy Kamil, qui a participé à ces travaux. S'il s'agit d'un débordement sur le marché, cela montre que le gouvernement n'applique pas ses propres lois et autorise le commerce illégal.” Des recherches devront encore être menées pour identifier l’origine de la pandémie. 

     

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