Infectiologie

Covid long : la vaccination contre le SARS-CoV-2 améliorerait les symptômes

Une étude observationnelle française de la cohorte ComPaRe, sur l'impact de la vaccination contre le SARS-CoV-2 chez les malades souffrant de Covid long, fait état d'une possible réduction de la gravité et de la durée des manifestations de ce syndrome handicapant.

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  • 09 Mar 2023
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    Dans une majorité des cas, les manifestations d’une infection à la Covid-19 disparaissent en deux à trois semaines, mais certains patients, et pas forcément après une infection sévère, sont concernés par des symptômes persistants au-delà de quatre semaines. On parle alors de Covid long.

    Selon l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), près de 90% des personnes touchées par un Covid long sont toujours atteintes par des symptômes un an après le début de la maladie. Ces manifestations peuvent se caractériser par une fatigue persistante, des difficultés respiratoires, des douleurs musculaires ou encore "un brouillard mental", mais beaucoup d'autres symptômes plus handicapants sont décrits. Une dysrégulation immunitaire ou une atteinte du système nerveux autonome ont été décrites.

    Vaccination contre le coronavirus : une baisse de la durée des symptômes du Covid long 

    Une étude publiée dans la revue BMJ Medecine, a récemment observé que la vaccination contre le coronavirus pourrait atténuer la gravité et la durée des symptômes associés au Covid long. 

    Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les données de ComPaRe, la Communauté de Patients pour la Recherche de l’AP-HP. "Ils ont utilisé les données de 455 paires de personnes vaccinées et non vaccinées appariées sur plusieurs variables comme âge, sexe, niveau d’éducation, comorbidités, hospitalisation pendant la phase aiguë de la Covid-19, la gravité de leur Covid-long. Les chercheurs ont comparé les patients vaccinés pour la première fois avec l'un des vaccins AstraZeneca, Pfizer-BioNTech, Johnson & Johnson ou Moderna à ceux qui sont restés non vaccinés", peut-on lire dans le communiqué de l’AP-HP.

    Des résultats concrets sur une large cohorte de patients d'âge moyen

    910 patients ont été inclus dans les analyses (455 dans le groupe vacciné et 455 dans le groupe témoin) avec 13 symptômes différents de Covid long chez les patients vaccinés et 14,8 symptômes chez les non vaccinés. À 120 jours, la vaccination a réduit le nombre de symptômes du Covid long (moyenne 13,0 (écart-type 9,4) dans le groupe vacciné contre 14,8 (9,8) dans le groupe témoin ; différence moyenne -1,8, intervalle de confiance à 95 % -3,0 à -0,5).

    La vaccination est également associé à un doublement du taux de patients en rémission (16,6 % contre 7,5 %, rapport de risque 1,93, intervalle de confiance à 95 % 1,18 à 3,14). La vaccination a également réduit l'impact du Covid long sur la vie des patients (score moyen sur l'outil d'impact 24,3 (écart-type 16,7) contre 27,6 (16,7) ; différence moyenne -3,3, intervalle de confiance à 95 % -5,7 à -1,0) et la proportion de patients présentant un état symptomatique inacceptable (38,9 % contre 46,4 %, différence de risque -7,4 %, intervalle de confiance à 95 % -14,5 % à -0,3 %).

    Autre résultat important quand le médecin est confronté aux question de son malade qui est inquiet d'avoir une relance de ces symptômes, la vaccination est bien tolérée dans l'immense majorité des cas. Dans le groupe vacciné, seulement deux patients sur 455 (0,4%) ont signalé des effets indésirables graves nécessitant une hospitalisation mais 13 patients se sont plaint d'une recrudescence de leur symptômes.

    Une rémission totale des manifestations du Covid long chez 57 patients 

    Il faut bien sûr analyser ces chiffres au-delà des pourcentages et le nombre de malades amélioré reste modeste : 57 des vaccinés ont signalé la rémission de tous leurs symptômes de Covid long contre seulement 27 des non vaccinés. Les chercheurs ont également enregistré 27 effets indésirables associé à la vaccination, dont 2 hospitalisations (thrombose veineuse profonde et méningite) et 13 exacerbations de leurs symptômes de Covid long.

    Cependant, les scientifiques ont indiqué que leur étude présente plusieurs limites. Cette étude est purement observationnelle sur des malades qui ont accepté d'être suivi dans une cohorte prospective et elle a notamment été menée sur des malades infectés avant la circulation des variants Delta ou Omicron qui sont considérés comme plus contagieux. De plus, la moyenne d’âge des patients, environ 47 ans, "pourrait également limiter l’extrapolation de leurs résultats", ont affirmé les responsables des travaux. Il faut poursuivre les recherches.

     

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    JDF