Rhumatologie

Rhumatisme psoriasique : les taux d'infection auraient baissé avec les biothérapies

La mise à disposition des biothérapies dans les rhumatismes psoriasiques ne s’est pas accompagnée d’une hausse des infections, contrairement à ce que l’on aurait pu le craindre.

  • 11 Novembre 2021
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    Différentes biothérapies sont désormais disponibles pour traiter le rhumatisme psoriasique permettant de mieux contrôler l'activité de la maladie et de prévenir les lésions articulaires. Mais ces médicaments biologiques augmentent classiquement le risque d'infection, en particulier dans la polyarthrite rhumatoïde.

    Une nouvelle étude, présentée au congrès annuel de l'American College of Rheumatology (ACR 2021), montre une réduction significative de l’incidence des infections chez les personnes atteintes de rhumatisme psoriasique entre 2012 et 2017. (Abstract 1783).

    Incidence moindre des infections

    En 2012, sur un total de 50 700 diagnostics de rhumatisme psoriasique à la sortie de l'hôpital, ils ont trouvé 125 patients avec une pneumonie, 230 patients avec une septicémie, 312 avec une infection de la peau ou des tissus mous, et 174 avec une infection urinaire. En 2017, sur un total de 179 400 diagnostics de rhumatisme psoriasique à la sortie de l'hôpital, 344 patients ont été diagnostiqués avec une pneumonie, 374 avec une septicémie, 681 avec une infection de la peau ou des tissus mous, et 348 avec une infection urinaire.

    De 2012 à 2017, il y a donc eu des baisses ajustées statistiquement significatives des sorties d'hôpital pour septicémies, infections de la peau et des tissus mous et infections urinaires, mais aucune différence statistique pour les pneumonies.

    Un registre national

    Les chercheurs ont utilisé les données du National Inpatient Sample, qui comprend un échantillon d'informations sur les sorties des hôpitaux, à l'exclusion des établissements de réadaptation et de soins aigus de longue durée, et contient environ sept millions de dossiers de sortie. Ils ont identifié les sorties avec un diagnostic de rhumatisme psoriasique et avec un diagnostic principal ou secondaire d'infections graves : pneumonie, septicémie, infection urinaire (IU), et/ou infections de la peau et des tissus mous en utilisant les codes de diagnostic CIM-9 et CIM-10.

    Ils ont ensuite ajusté les résultats pour 2012-2017 afin de correspondre aux distributions par âge dans la population américaine en 2012. Puis, ils ont testé les tendances sur les années 2012-2017 pour mesurer toute augmentation de ces infections graves.

    Effet d’épargne corticoïde ?

    Bien que le National Inpatient Sample ne dispose pas d'informations sur le traitement individuel des patients de l'étude, les données montrent pour les malades hospitalisés avec un diagnostic de rhumatisme psoriasique, une diminution des sorties d'hôpital après septicémie, infections de la peau et des tissus mous, et infection urinaire au cours des dernières années. Il n’y a pas de différence pour les pneumonies.

    À la différence de la polyarthrite rhumatoïde, où une corticothérapie initiale est fréquente et n’est pas assez souvent arrêtée secondairement, le rhumatisme psoriasique débutant est moins souvent traité par corticoïdes. Ceux-ci y sont surtout utilisés lorsque la maladie échappe aux traitements de première et deuxième ligne. On peut se demander si la plus grande disponibilité des biothérapies dans le rhumatisme psoriasique ne s’est pas accompagnée d’un moindre recours aux corticoïdes, réduisant ainsi le risque d’infection.

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