Onco-thoracique

Cancers pulmonaires NPC BRAF mutés non-V600E : certains sont sensibles aux anti-BRAF

La moitié des cancers du poumon BRAF mutés sont porteur d’une mutation non-V600E mais qui pourrait être accessible à un anti-BRAF. Une analyse plus fine de ces mutations est indispensable afin d’identifier les patients pouvant bénéficier d’une thérapie ciblée

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  • 21 Décembre 2020
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    Environ 4% des patients atteints d‘un cancer bronchique non à petite cellule (CBNPC) sont porteurs d’une mutation BRAF. Parmi ces derniers, la moitié sont porteurs d’une mutation non-V600E. Le traitement des patients porteurs d’une mutation BRAF non-V600E consiste, dans le cas d’une maladie métastatique, en un traitement systémique à base de chimiothérapie. Or, sur lignées cellulaires comme sur un nombre restreint de patients, les anti-MEK et anti-BRAF ont une action antinéoplasique sur certaines mutations BRAF non-V600E.

    Parmi 3 patients traités par anti-MEK, le patient porteur d’une mutation L597R a présenté une réponse tumorale prolongée, alors que les deux autres patients porteurs des mutations G469V et D594G respectivement n’ont pas eu de bénéfice du traitement. Sur lignées cellulaires, le trametinib (anti-MEK) plus ou moins associé au dabrafenib (anti-BRAF) ou au lifirafenib (anti-RAF) auraient une action anti-néoplasique. Cette étude est publiée dans J Thorac Oncol.

    Il existe une hétérogénéité des mutations BRAF

    Un total de 305 mutations différentes du gène BRAF ont été identifiées dans cette étude. Dans la majorité des cas (90%) il s’agit de mutations non-senses, et dans 45% des cas il s’agit de variants de signification inconnue.

    Les auteurs identifient 4 groupes de mutations BRAF : Classe 1 (mutations BRAF V600E), Classe 2 (7 mutations non-V600E dont les mutations les plus fréquentes sont G469A et K610E), Classe 3 (9 mutations non-V600E dont les mutations les plus fréquentes sont G466V et N581S), et le dernier groupe est constitué des variants de signification inconnue.

    Les mutations des Classes 1, 2, et 3 ont dans chaque groupe un haut degré de clonalité, c’est-à-dire que les cellules mutées semblent dériver d’une seule cellule initiale mutée.

    Une analyse plus fine de ces mutations BRAF non-V600E

    Les cancers bronchiques non à petites cellules BRAF mutés non-V600E métastatiques pourraient bénéficier d’anti-MEK et d’anti-BRAF dans le cas de certaines mutations drivers, alors que d’autres mutations sont considérées comme des variants de signification inconnue.

    Des analyses complémentaires et une analyse plus fine de ces mutations BRAF non-V600E sont nécessaires afin d’identifier ces sous-groupes de mutations et sélectionner les patients pouvant bénéficier d’une thérapie ciblée. On peut cependant envisager qu’à l’avenir ces thérapies ciblées soit prescrites pour un groupe plus large de patients porteurs de mutations du gène BRAF.

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