Rhumatologie

Spondylarthrite axiale : un anti-IL-17A améliore les formes non-radiologiques

Une étude randomisée démontre l’efficacité d’un anti-IL-17A dans les spondylarthrites axiales non radiologiques à 16 et 52 semaines. L’effet sur les lésions radiologiques est attendu avec impatience.

  • Leonid Eremeychuk/istock
  • 18 Décembre 2019
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    Dans la spondylarthrite axiale avec lésions radiographiques, les anticorps anti-IL-17 ont démontré une efficacité clinique comparable, voire meilleure que celle des anti-TNF.

    L'ixékizumab, un anticorps monoclonal d'interleukine-17A (IL-17A) à haute affinité a été testé dans la spondylarthrite axiale non radiographique au cours de l’étude COAST-X, qui est publiée dans le Lancet. Les résultats cliniques, évalués sur le score ASAS40, sont supérieurs au placebo à 16 et à 52 semaines.

    Bénéfice clinique démontré

    Les deux principaux critères d'évaluation ont été atteints : ASAS40 à la semaine 16 : ixekizumab Q4W : 35%, p=0-0094 vs placebo ; ixekizumab Q2W : 40%, p=0-0016 ; placebo : 19% et ASAS40 à la semaine 52 : ixekizumab Q4W : 30%, p=0-0045 ; ixekizumab Q2W : 31%, p=0-0037 ; placebo : 13%.

    Par ailleurs, 57% des 104 patients du groupe placebo, 66% des 96 patients du groupe ixekizumab Q4W et 77% des 102 patients du groupe ixekizumab Q2W ont eu au moins un effet indésirable lié au traitement (nasopharyngite et réaction au point d'injection). Il y a eu un cas d'infection grave dans le groupe ixekizumab Q4W.

    Etude contrôlée sur 303 malades

    COAST-X est une étude sur 303 patients et 52 semaines, randomisée, en double insu, versus placebo. Les malades sont des adultes atteints de spondylarthrite axiale active sans sacroiliite radiographique avérée (spondylarthrite axiale non radiographique), de signes objectifs d'inflammation (par IRM ou protéine C-réactive) et d'une réponse insuffisante ou d'une intolérance aux médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

    Les patients ont été tirés au sort pour recevoir 80 mg d'ixékizumab par voie sous-cutanée toutes les 4 semaines (Q4W) ou toutes les 2 semaines (Q2W), ou un placebo.

    Les principaux critères d'évaluation sont l'évaluation de la réponse sur le score SpondyloArthritis international Society-40 (ASAS40) définie comme une amélioration de 40% ou plus et une amélioration absolue de 2 unités ou plus par rapport au départ dans au moins trois des quatre domaines (global par le patient, douleur, fonction et inflammation) aux semaines 16 et 52.

    Le stade « pré-radiologique »

    Les spondylarthrites axiales non-radiologiques représentent 40 à 60% des spondylarthrites diagnostiquées actuellement. C’est le résultat de l’amélioration des scores diagnostiques cliniques et de l’utilisation du scanner des sacro-iliaques ou de l’IRM rachidienne et des sacro-iliaques qui peuvent montrer des lésions inflammatoires et érosives débutantes.

    Dans cette étude, un anti-IL-17A, améliore significativement l’état des spondylarthrites résistantes à un traitement de 1ère ligne (AINS essentiellement et traitement de fond dans le cas des atteintes périphériques de la spondylarthrite et du rhumatisme psoriasique). Ce traitement améliore également le score d’inflammation IRM des sacro-iliaques, ainsi que l’état fonctionnel (BASFI), la qualité de vie (SF-36) et l’inflammation (CRP).

    L'ixékizumab offre donc une option thérapeutique potentielle pour les patients atteints de spondylarthrite axiale non radiographique qui n'ont pas répondu adéquatement aux AINS ou qui y sont intolérants. Les effets indésirables signalés sont semblables à ceux des études antérieures sur l'ixékizumab.

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