Onco-Thoracique
CBNPC : améliorer l'immunothérapie en ciblant les Treg CCR8+
Cibler les lymphocytes T régulateurs CCR8+ avec des anticorps anti-CCR8 permettrait une action anti-tumorale majorée des immunothérapies via le rôle des cellules dendritiques.
- jitendrajadhav/iStock
Une étude par une équipe chinoise de Shangaï s’intéresse à améliorer l’efficacité des immunothérapies (molécules ciblant les points de contrôle immunitaires comme les anti-PD1 / anti-PDL1) dans un modèle murin pré-clinique de Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC).
Ce travail de recherche translationnelle a trouvé une corrélation entre lymphocytes T régulateurs qui ont à leur surface le récepteur CCR8+ et une résistance aux immunothérapies dans le CBNPC.
Des lymphocytes Treg porteurs du récepteurs CCR8+
Les lymphocytes T régulateurs (Treg) sont des cellules appartenant au système immunitaire dont la fonction est de maintenir une immunosuppression, c’est-à-dire de limiter l’action et l’emballement du système immunitaire. Si leur action est indispensable pour éviter les réactions auto-immunes ou inflammatoires exacerbées, ces lymphocytes T régulateurs (Treg) peuvent aussi contribuer à freiner l’action des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires. En effet, ces derniers ont pour objectif de lever l’inhibition des lymphocytes T CD8+ cytotoxiques envers les cellules tumorales. En maintenant un message immunosuppresseur, les lymphocytes T régulateurs peuvent diminuer l’action des lymphocytes T cytotoxiques.
En effet les lymphocytes Treg dans l’environnement immunitaire tumoral des CBNPC sont décrits exprimant fortement le récepteur CCR8+. Ces lymphocytes T régulateurs CCR8+ sont retrouvés dans d’autres environnements immunitaires tumoraux comme le cancer du rein, du sein, et du colon.
La déplétion en Treg CCR8+ améliore l’action anti-tumorale
Les auteurs ont déplété les Treg CCR8+ avec des thérapies anti-CCR8 dans un modèle animal murin porteur de CBNPC. En association à l’immunothérapie, les tumeurs progressaient moins vite voir diminuaient de taille avec l’obtention dans certains cas de réponses complètes dans les modèles animaux.
Les auteurs ont ensuite tenté de mieux comprendre le mécanismes d’action des anti-CCR8. Le rôle des cellules dendritiques est en fait majeur pour inhiber l’action des lymphocytes T CD8+ cytotoxiques en présence de Treg CCR8+. Le récepteur CCR8 à la surface des lymphocytes T régulateurs interagit avec les cellules dendritiques pour diminuer l’action des lymphocytes T CD8 cytotoxiques.
Ces données précliniques sont d’un haut intérêt et font envisager l’utilisation d’anti-CCR8 en association avec l’immunothérapie dans le CBNPC. Ces données étant préclinique, il reste à démontrer un effet similaire chez l’humain, et surtout l‘absence d’effets secondaires majeurs lorsque l’on déplète en partir les T reg CCR8+ d’un patient atteint de cancer.











