Rhumatologie
Lupus : la pollution atmosphérique pourrait affecter le risque
L’exposition à la pollution atmosphérique sur le long terme serait associée à une augmentation du risque de développer un lupus, une maladie auto-immune qui affecte plusieurs organes.
- kodda/iStock
Asthme, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral… Les polluants d’origine naturelle (embruns marins, poussières, pollens…) ou résultant d’activités humaines (trafic routier, production d’énergie, industrie, agriculture…) présents dans l’air et inhalés au quotidien peuvent aggraver des maladies chroniques ou favoriser la survenue d’autres pathologies.
"Il existe peu d'études portant sur le risque de lupus érythémateux disséminé associé à l'exposition à long terme aux polluants atmosphériques", ont indiqué des chercheurs de l'Université des sciences et technologies de Huazhong (Chine).
Lupus : 399 cas recensés en 11 ans
C’est pourquoi ils ont décidé de mener une étude afin d’explorer les associations entre l'exposition à long terme aux polluants atmosphériques et le lupus érythémateux disséminé et évaluer les interactions et les effets conjoints du risque génétique et des polluants dans l’air. Pour les besoins des recherches, publiés dans la revue Arthritis & Rheumatology, les scientifiques ont passé en revue les données de 459.815 adultes. Les concentrations de polluants atmosphériques (PM2,5, PM10, dioxyde d'azote et oxyde d'azote) ont été estimées par un modèle de régression de l'utilisation des terres.
Au cours du suivi d’environ 11 ans, 399 cas de lupus ont été enregistrés. Selon les auteurs, l'exposition aux polluants atmosphériques était liée à une plus grande probabilité de développer un lupus.
Des associations positives ont été observées entre l'exposition aux polluants atmosphériques et le LED incident, les rapports de risque ajustés étant de 1,18 ([IC à 95 %] 1,06-1,32), 1,23 (1,10-1,39), 1,27 (1,14-1,41) et 1,13 (1,03-1,23) pour chaque augmentation de l'intervalle interquartile des PM2,5, PM10, NO2, and NOx, respectivement.
Un risque génétique élevé et une forte exposition à la pollution atmosphérique
L’étude montre aussi que les personnes qui ont un risque génétique élevé et une forte exposition à la pollution atmosphérique ont le risque le plus élevé de développer un lupus, par rapport aux personnes présentant un faible risque génétique et une faible exposition à la pollution atmosphérique (HR : PM2.5, 4.16 [95% CI 2.67–6.49]; PM10, 5.31 [95% CI 3.30,–8.55]; NO2, 5.61 [95% CI 3.45–9.13]; and NOx, 4.80 [95% CI 3.00–7.66]).
"Notre étude fournit des informations cruciales sur la pollution de l'air qui contribue aux maladies auto-immunes. Les résultats peuvent contribuer à l'élaboration de réglementations plus strictes en matière de qualité de l'air afin d'atténuer l'exposition aux polluants nocifs et de réduire ainsi le risque de lupus", a déclaré Yaohua Tian, auteur principal des travaux, dans un communiqué.











