Onco-dermato
Carcinome basocellulaire : avancées sur l'imagerie non invasive
L'imagerie en dermatologie est un domaine qui émerge rapidement et les différentes modalités ont le potentiel d'améliorer la précision du diagnostic, de rationaliser la chirurgie de Mohs et de réduire les temps opératoires et les coûts de la procédure.
- galitskaya/iStock
Le carcinome basocellulaire est le cancer le plus répandu dans le monde (poursuite d’augmentation de l’incidence de 8 % par an). Malgré une mortalité extrêmement rare, il peut être à l’origine de délabrement local, ce qui justifie une prise en charge thérapeutique. Ce sont généralement l’exérèse et la chirurgie micrographique de Mohs, ou encore des options non invasives comme la thérapie photodynamique, la radiothérapie et les thérapies topiques, telles que le fluorouracil et l'imiquimod qui sont privilégiées.
Dans une étude parue dans le JAAD, les auteurs avancent que développement de techniques non invasives permettrait de réduire les coûts de traitement sans que ce soit au détriment de l'efficacité et l'efficience en améliorant les estimations préchirurgicales de la taille des tumeurs.
La chirurgie micrographique de Mohs : gold standard actuel
Cette technique chirurgicale très utilisée permet une exérèse par étapes de la tumeur avec une évaluation histologique complète des marges périphériques, permettant une réduction des marges excessives, et donc, une amélioration significative des soins ainsi que des avantages économiques.
Même si elle offre un taux de guérison élevé (99%) et présente l'avantage d'un examen histologique complet des marges en peropératoire, cette technique nécessite une formation spéciale et demande beaucoup de temps, d'argent (639 $ pour un cas) et de travail.
Imagerie non invasive : une aide pour rationaliser les marges
L'imagerie non invasive peut aider à établir le diagnostic de lésions cutanées. La dermoscopie, le diagnostic photodynamique (PDD), les ultrasons à haute fréquence (HFUS), la tomographie par cohérence optique (OCT), la microscopie confocale par réflectance (RCM) et l'imagerie par polarisation optique (OPI) seraient des outils d’intérêt permettant l'évaluation de la marge préchirurgicale des carcinomes.
A titre d’exemple, la LC-OCT (Line-field Confocal Optical Coherence Tomography) présente des caractéristiques intéressantes, permettant une résolution et un contraste suffisants (résolution de l’ordre du micromètre), une profondeur de pénétration suffisante (les cancers cutanés sont originaires de la frontière entre la couche basale et le derme, située typiquement entre 150 et 200 μm selon la zone du corps), est capable de faire de l’imagerie in vivo et en temps réel tout en étant non invasif et non ionisant.
Imagerie non invasive : le gold standard de demain ?
L'imagerie en dermatologie est un domaine qui émerge rapidement. Des modalités telles que HFUS, OCT, RCM et OPI ont le potentiel d'améliorer la précision du diagnostic, de rationaliser la chirurgie de Mohs et de réduire les temps opératoires et les coûts de la procédure.
L'adoption de ces technologies à grande échelle dépendra de la diminution de leur coût et de la facilité de formation des chirurgiens à l'utilisation des nouvelles technologies. Actuellement, leur coût global, porté par l’achat de la machine et la formation du praticien, est jugé élevé. Toutefois, ce positionnement pourrait changer dans les années à venir du fait de l'incidence croissante du cancer de la peau dans une population vieillissante et la spirale des coûts qui y est associée, rebattant ainsi la balance bénéfice/coût.











