Grâce à l'échographie et au scanner

Le nombre d'opérations de l'appendicite divisé par 2 en 15 ans

Les appendicectomies diminuent de près de 3% tous les ans. Sauf pour les formes graves d'appendicite. De plus, la mortalité au cours du séjour est très faible.

  • Par Julien Prioux
  • WITT/SIPA
  • 21 Fév 2014
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    Pendant très longtemps, se faire retirer son appendice a été l'opération chirurgicale la plus fréquente en France. Dans son dernier rapport publié ce vendredi, la Drees (1) rappelle que dans le passé, la crainte de laisser évoluer une appendicite aiguë simple vers une péritonite ou un abcès conduisait les chirurgiens à opérer les patients à la moindre suspicion. Mais depuis plusieurs années, on observe une longue diminution des appendicectomies en France.

    Baisse de 3 % par an des séjours pour appendicectomie
    En 1997, date à laquelle les données sont disponibles, 162 500 appendicectomies ont été réalisées. On en comptait 138 400 en 2000, 107 600 en 2003, 98 700 en 2006, 92 000 en 2009 et 83 400 en 2012. On constate donc une baisse de 8 % des appendicectomies en moyenne chaque année entre 2000 et 2003. Elle est cependant moins rapide après 2003 (-2,8 % par an entre 2003 et 2012). 
    La Drees explique que cette diminution importante coïncide avec la période où les examens morphologiques, échographie ou scanner, sont devenus usuels dans la démarche diagnostique de l’appendicite aiguë. Elle a été moins rapide en effet avant 2000 et après 2003.
    En revanche, le nombre de séjours ayant un diagnostic d’appendicite aiguë grave a augmenté entre 1997 et 2012 (+7 %). Cette progression du nombre de formes graves est due essentiellement à l’accroissement et au vieillissement de la population, explique la Drees.


    1ers bénéficiaires de cette baisse : les enfants et les ados
    Par ailleurs, c’est entre 5 et 19 ans que le taux d’appendicectomies a le plus diminué durant la période étudiée par la Drees. Cette baisse, toujours plus importante chez les filles, est de 75 % chez les 5-9 ans, de 66 % chez les 10-14 ans, et de 51 % chez les 15-19 ans.
    Résultat : pour l’ensemble des appendicectomies, l’âge moyen est passé de 18,2 ans en 1986 à 28,4 ans en 2012. 

    Une faible mortalité, sauf chez les personnes âgées
    Autre conclusion de la Drees, lorsque l’appendicectomie est réalisée pour une appendicite non grave, la mortalité est inférieure à 0,5 pour mille au cours du séjour et elle n’a pas varié depuis 1997. En revanche, celle des abcès et des péritonites est beaucoup plus élevée (6 fois plus importante pour les abcès et 17 fois pour les péritonites ). Cependant, la moitié de la mortalité résulte d’interventions pour une pathologie non appendiculaire.
    Si le faible taux de mortalité est faible, il touche surtout les patients âgés. Globalement inférieure à 0,5 pour mille avant 55 ans, elle atteint 2 % entre 75 et 84 ans et près de 7 % chez les 85 ans ou plus. En 2012, 60 % des décès totaux sont survenus chez des patients de 75 ans ou plus, le plus souvent à la suite d’une appendicite grave ou d’une pathologie non appendiculaire. 

    Un recours majoritaire à la cœlioscopie 
    Enfin, dernier constat de la Drees, celui du changement de la méthode utilisée pou une appendicectomie. Le recours à la cœlioscopie est de plus en plus fréquent. Grâce à cette technique qui consiste à introduire dans l’abdomen une fibre optique et des instruments chirurgicaux sans ouvrir largement l’abdomen, le chirurgien peut ainsi réaliser l’intervention en se repérant sur un écran. 
    En France, en 1993, moins de 18 % des appendicectomies étaient effectuées par voie cœlioscopique. Et la progression de la cœlioscopie a été continue. Aujourd'hui, en 2012, sept personnes opérées sur dix le sont avec cette technique et le « retard » masculin se comble peu à peu (66 % pour les hommes et 74 % pour les femmes). 


    (1) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques

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    JDF