Affection dermatologique
Son nez a tellement grossi qu’il ne pouvait plus embrasser sa femme
Pendant plusieurs années, Gérard McAliece a vu son nez grossir au point qu’il recouvrait sa bouche. Ce qui l’empêchait d’embrasser sa femme ou même de boire un verre facilement.

- Par Sophie Raffin
- Commenting
- rhinophyma/istock
En 2019, Gérard McAliece a remarqué que son nez grossissait. Si le phénomène ne l’a pas inquiété de prime abord, l’appendice a tellement augmenté de taille au fil des années qu’il ne pouvait plus embrasser sa femme et craignait de faire peur aux enfants.
C’est un rhinophyma, une forme rare et grave de rosacée caractérisée par une hypertrophie des glandes sébacées et un épaississement des tissus, qui était à l’origine de la déformation de son nez.
Rhinophyma : son nez a grossi pendant 6 ans
L’Écossais, aujourd’hui âgé de 68 ans, a dans un premier temps essayé d’ignorer les modifications de son nez. Mais au fur et à mesure que les rougeurs, les bosses et les gonflements progressent, les regards dans la rue sont devenus de plus en plus nombreux et de plus en plus incommodants. "Rétrospectivement, les plus jeunes étaient les pires", confie le retraité dans le Glasgow Times. "À cet âge-là, ils n'ont aucune ruse et aucun filtre." Quand Gérard McAliece s’est décidé à consulter, ses préoccupations n’ont pas vraiment été entendues. "Quand je suis allé chez le médecin, c'était un remplaçant que j'ai vu, il m'a demandé si je pouvais respirer et j'ai dit « oui », et il m’a dit : « c'est bon alors », se souvient-il. Après cela, je n'en ai pas parlé avec mon médecin généraliste, car je ne pensais pas qu'il ferait quoi que ce soit à ce sujet, car c’était considéré comme un problème esthétique." Sans prise en charge, les tissus de son nez ont tellement grossi en six ans qu’ils ont fini pendre au-dessus de la bouche, empêchant l’homme d'embrasser sa femme ou encore de boire une pinte. Face aux difficultés grandissantes de Gérard, son épouse Carol a pris les choses en main et pris rendez-vous dans une clinique dermatologique privée de Glasgow, Ever Clinic. Si l’équipe médicale a eu “un véritable choc” devant l’importance de l’excroissance, elle a assuré qu’elle pouvait traiter ce rhinophyma. Lors de l’opération, le Dr Cormac Convery, un expert de ce trouble, a retiré l'excès de peau avec pour objectif de redonner au nez une forme et une taille plus proportionnelles par rapport au visage du patient.Rhinophyma : "c'était le plus gros travail qu'ils aient jamais entrepris"
L’homme est ravi du résultat. "Cela a complètement changé ma vie. Carol dit que je suis redevenu l'homme que j'étais. Je parle maintenant aux gens, je vais boire une pinte et je savoure des repas au restaurant, ce que nous n'avons pas fait depuis des années." Après des années teintées de gêne et de repli sur soi, Gérard partage son histoire pour transmettre un message "Si quelqu'un se trouve dans la même situation que moi, je lui conseillerais : n'attendez pas. Lancez-vous." Selon les estimations, 5 % des patients suivis pour une rosacée, présentent également un rhinophyma. Le trouble dermatologique touche principalement les hommes de plus de 45 ans et de type caucasien. Les signes sont un nez rouge, un gonflement, des nodules, une peau à la surface irrégulière et aux pores très dilatés. En plus du préjudice esthétique, les formes les plus sévères peuvent conduire à une obstruction nasale.