Grossesse

Malformations congénitales : deux tiers des femmes en âge de procréer ont au moins un facteur de risque modifiable

  • NataliaDeriabina/istock
  • 27 Août 2025
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    Selon l’OMS, 240.000 nouveau-nés par an meurent avant l'âge de 28 jours à cause de maladies congénitales. De plus, on comptabilise 170.000 décès supplémentaires parmi les enfants âgés de 1 mois à 5 ans. Ces tristes données mondiales pourraient être réduites, si la santé préconceptionnelle des mamans était améliorée, selon une nouvelle étude dans l'American Journal of Preventive Medicine.

    Des chercheurs ont en effet découvert que deux tiers des femmes en âge de procréer présentaient au moins un risque modifiable de malformation congénitale.

    Carences, tabac, diabète, obésité : deux tiers des femmes concernées

    Insuffisance en folates, carence en vitamine B12, diabète prégestationnel, obésité, insécurité alimentaire/mauvaise alimentation, exposition au tabac… Au fil des années et des recherches, les scientifiques ont identifié de nombreux troubles ou habitudes pouvant contribuer au développement d’anomalie congénitalement chez les fœtus.

    Les chercheurs des Centers for Disease Control and Prevention, agence fédérale américaine dédiée à la santé publique, ont voulu évaluer la prévalence de ces facteurs de risque chez les femmes en âge de procréer (12 à 49 ans). Ils ont, pour cela, repris les registres de l’enquête de santé NHANES entre 2007 et 2020 et étudié les dossiers médicaux des participantes. Cela représente un total de 5.374 participantes.
    "Le résultat le plus significatif – deux tiers des femmes en âge de procréer présentaient au moins un facteur de risque modifiable – souligne la fréquence de ces facteurs de risque variables", explique le chercheur principal, Arick Wang, dans un communiqué.

    Dans le détail, 4,8 % des femmes suivies étaient diabétiques, dont 3,5 % non contrôlées ou non diagnostiquées. Une future mère sur cinq présentait de faibles concentrations de folate dans les globules rouges. Environ quatre sur cinq consommaient moins que les 400 µg/jour d'acide folique recommandés pour prévenir les anomalies de fermeture du tube neural comme le spinabifida. 72 % des sondées ont indiqué également ne pas prendre de suppléments contenant de l'acide folique. 7,3 % des femmes interrogées ont reconnu qu’elles faisaient face à une faible sécurité alimentaire. Par ailleurs, une volontaire sur 3 souffrait d’obésité et une sur 5 était exposée au tabac (direct/passif ou vapotage).

    Troubles congénitaux : améliorer la santé préconceptionnelle pour contrer les facteurs de risque

    Si ces résultats peuvent paraître inquiétants de prime abord, les chercheurs rappellent que tous les facteurs de risque observés sont modifiables et pris en charge, notamment avant la grossesse. Ils préconisent le développement de programmes de santé publique et la sensibilisation des professionnels de santé.

    "Toute famille qui s'agrandit souhaite une grossesse et un bébé en bonne santé. Comprendre les facteurs de risque modifiables des anomalies congénitales aide les familles, les professionnels de santé et les professionnels de santé publique à prendre des décisions éclairées qui peuvent conduire à des grossesses et des bébés en meilleure santé", conclut le Dr Wang.

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    JDF