Dépistage

Le cancer, un tabou masculin au détriment de la santé des hommes

D’après une récente étude de l’opérateur de santé numérique Livi, le cancer est un sujet peu abordé par les hommes. Contrairement aux femmes, ces derniers ont également moins tendance à réaliser des dépistages.

  • Par Joséphine Argence
  • Korrawin/IStock
  • 15 Nov 2022
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    En plein cœur de Movember, la campagne de sensibilisation contre le cancer de la prostate, Livi, un opérateur de santé numérique, a dévoilé son enquête sur les dépistages des cancers en France. L’étude a été menée par l’Institut Opinéa qui a interrogé, en ligne, 1.010 répondants âgés de 18 à 75 ans du 13 au 17 octobre 2022. 

    Selon les résultats de l’étude publiés le 15 novembre, le cancer est toujours un sujet tabou pour une personne sur deux (45 %). Cette tendance est cependant plus fréquente chez les hommes interrogés (49 %) que chez les femmes (41 %). 

    Le cancer, un sujet sensible chez les hommes jeunes 

    Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme et survient généralement après 65 ans. Les patients ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate sont plus fréquemment atteints. "Il est important de noter que seulement 20 % des répondants, peu importe le sexe et l’âge, affirment que le cancer n’est "plus du tout" un tabou pour eux, c’est bien, mais c’est trop peu (…)  Chez les jeunes, on remarque que le sujet est encore plus sensible avec 56 % des 18-35 ans qui déclarent ne pas en parler. Cette population est pourtant aussi exposée à certains cancers, comme celui des testicules", a indiqué le Docteur François Burté, médecin généraliste, membre de la direction Médicale chez Livi.

    Plusieurs raisons sont évoquées lorsque les participants expliquent pourquoi le cancer reste un sujet tabou. La peur de la mort est le principal facteur qui bloque le dialogue sur la maladie, notamment quand la personne a entre 56 et 75 ans. "Parmi les autres raisons qui font du cancer un sujet tabou, le traitement douloureux (47 %), la peur du jugement d’autrui (45 %) ou l’impact sur la vie professionnelle (36 %) sont également particulièrement cités. A contrario, l’impact sur la santé sexuelle (15 %) n’est pas mis en avant", a expliqué l’étude.

    Le dépistage des cancers est moins fréquent chez les hommes 

    Autre découverte de l’enquête : les hommes se font moins dépister que les femmes. Près de 78 % de participants ont affirmé ne pas avoir effectué de dépistage pour un cancer. Uniquement 17 % ont déjà réalisé un dépistage du cancer de la prostate. "Dans le détail, c’est surtout le cas pour les 56-75 ans (31 % vs 10 % pour les 18-35 ans). Ils ne sont que 8 % à avoir réalisé un dépistage du cancer des testicules. C’est notamment le cas des jeunes (14 % vs 2 % pour les 56-75 ans)", peut-on lire dans l’étude.

    En France, le dépistage le plus fréquemment pratiqué est celui du cancer du sein chez les femmes, en particulier chez les patientes âgées de 56 à 75 ans.  

    "Un grand travail de sensibilisation reste à accomplir concernant les cancers masculins. Des initiatives comme Movember sont à saluer. Les campagnes pour informer sur le cancer du sein ou la santé féminine plus généralement sont de plus en plus nombreuses. De la même manière, la sensibilisation aux cancers spécifiques aux hommes doit s’accentuer pour libérer la parole et les inciter à se faire dépister, afin de prendre en charge les éventuels cancers le plus tôt possible", a averti le Docteur François Buté. 

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    JDF