Sommeil

Lève-tôt ou couche-tard : quelle incidence sur les capacités intellectuelles ?

Le sommeil agit sur le cerveau et, selon une nouvelle étude, les personnes qui se lèvent tôt et celles qui se couchent tard n’auraient pas la même intelligence.

  • Par Diane Cacciarella
  • DeanDrobot/iStock
  • 05 Nov 2022
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    C’est bien connu : certaines personnes sont des lève-tôt et d’autres des couche-tard. Mais y-a-t’il un rapport avec les capacités intellectuelles ? C’est ce qu’ont voulu vérifier des chercheurs de l'Université d'Ottawa, au Canada. 

    Le chronotype en lien avec l’intelligence verbale ?

    Les scientifiques ont étudié le chronotype de participants, c’est-à-dire la préférence d’une personne à faire des activités physiques et intellectuelles le matin ou le soir, en fonction de son rythme circadien. Le chronotype peut être héréditaire, mais il varie aussi en fonction de l’âge et du sexe. 

    Ainsi, les chercheurs ont demandé à plusieurs participants de remplir un questionnaire appelé "Horne-Ostberg Morningness-Eveningness (MEQ)", qui vise à évaluer le chronotype d’une personne. En parallèle, les scientifiques ont aussi porté un appareil électronique permettant de mesurer leur activité quotidienne pendant dix jours. Plus précisément, il s’agissait des heures de coucher et de lever, du temps de sommeil, de la stabilité de la vie quotidienne, etc. À la fin de l’étude, les participants ont aussi passé des tests de capacités cognitives : mémoire à court terme, raisonnement, capacité verbale, etc. 

    Les lève-tôt ont une capacité verbale supérieure

    De précédentes recherches avaient prouvé que les couche-tard avaient des capacités intellectuelles supérieures notamment d’un point de vue verbal. Une théorie contredite par cette nouvelle étude publiée dans la revue Current Research in Behavioral Sciences

    "Une fois que vous avez pris en compte les facteurs clés, notamment l'heure du coucher et l'âge, nous avons découvert (...) que les personne du matin ont tendance à avoir une capacité verbale supérieure", explique dans un communiqué Stuart Fogel, directeur du Laboratoire de recherche sur le sommeil de l'Université d'Ottawa et l’un des auteurs. Ce résultat nous a surpris et montre que c'est beaucoup plus compliqué que quiconque ne le pensait auparavant". De plus, le lien entre le chronotype et les capacités cognitives était similaire pour les hommes et les femmes. Enfin, les capacités supérieures de mémoire à court terme n'étaient associées qu'à un âge plus jeune.

    Le rythme des jeunes ne dépend pas de leur chronotype

    Les chercheurs ont par ailleurs observé que les jeunes étaient généralement des couche-tard, tandis que les personnes plus âgées et celles qui ont des rythmes de vie plus stables étaient généralement plus du matin. Les chercheurs regrettent donc que le rythme imposé par l’école soit calqué sur celui des parents et de leur travail plutôt que les réels besoins des enfants. "En fin de compte, ils sont désavantagés parce que les horaires (matinales) qui leur sont imposés est une lutte quotidienne contre leur horloge biologique", explique Stuart Fogel. Les auteurs rappellent que le cerveau humain a besoin de régularité et, surtout, que nous respections nos besoins en fonction de notre chronotype.

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    JDF