Jaunisse du nourrisson : le plus souvent bénigne, une photothérapie est parfois indiquée

Publié le 15.07.2016
Mise à jour 05.02.2024
Jaunisse du nourrisson : le plus souvent bénigne, une photothérapie est parfois indiquée
Traida/iStock

La jaunisse du nouveau-né est très courante dans les premiers jours de la vie. La plupart des cas nécessitent une simple surveillance, mais les jaunisses les plus intenses nécessitent une prise en charge par photothérapie.

Jaunisse du nourrisson : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
« L’ictère » est le terme médical qui désigne la jaunisse et il est caractérisé par la coloration jaunâtre de la peau.

Cette coloration est due à la « bilirubine », un pigment jaune présent dans la bile produit par la dégradation de l’hémoglobine après destruction des globules rouges.

Qu'est-ce que la jaunisse du nourrisson ?

Chez le nouveau-né, il peut exister différentes causes de jaunisse.
• La plus fréquente est la « jaunisse bénigne », ou « ictère physiologique », qui apparaît 24 à 48 heures après la naissance et disparaît spontanément après 10 à 15 jours. La peau est de couleur jaunâtre orangée, le blanc de l’œil devient jaune.
• Une autre forme de jaunisse est « l’ictère au lait maternel ». Elle ne présente pas de caractère de gravité et disparaît lors du sevrage au lait de la mère.
• Enfin, une jaunisse du nourrisson peut être liée à « l’incompatibilité de groupes Rhésus » entre la mère et l’enfant. Elle est beaucoup plus rare et doit être suspectée quand l’ictère persiste plus de 15 jours.

Quelles sont les causes des jaunisses du nourrisson ?

• Chez le nouveau-né, dans les premiers jours de la vie, le foie n’est pas assez mature pour transformer et éliminer la bilirubine qui est produite en quantité importante. Cette dernière s’accumule dans la peau et les muqueuses en donnant la coloration jaunâtre.
• L’ictère au lait maternel est dû à une transformation différente de la bilirubine par le foie.
• L’incompatibilité sanguine survient lorsque le sang de la mère est rhésus négatif et celui de l’enfant rhésus positif. La mère fabrique alors des anticorps qui vont détruire les globules rouges du bébé. C’est la « maladie hémolytique du nouveau-né ». La bilirubine s’accumule et provoque un ictère.

Jaunisse du nourrisson : QUE FAIRE ?

Que peut-on faire ?

La jaunisse bénigne du nouveau-né (« ictère physiologique ») disparaît normalement après la première semaine. Si elle persiste ou est très importante, il faut consulter un médecin. Il mesurera le taux de bilirubine dans le sang avec une prise de sang. Quand ce taux est trop élevé, l’excès de bilirubine devient toxique avec des risques neurologiques. En cas de taux trop élevé, un traitement par « photothérapie » (totalement indolore) est donc prescrit. Le nourrisson est placé sous une lumière bleue spéciale qui favorise l’élimination de la bilirubine. Plusieurs séances de quelques heures suffisent généralement. Les enfants prématurés sont plus sensibles à un excès de bilirubine dans le sang et sont traités par photothérapie pour des taux plus bas dans le sang.
L’ictère au lait maternel ne pose pas de problème et disparaît à l’arrêt de l’allaitement. Il ne doit cependant pas faire arrêter l’allaitement maternel.
• Quant à l’incompatibilité sanguine Rhésus, son traitement nécessite une prise en charge médicale spécialisée qui va de la photothérapie à la transfusion sanguine avec renouvellement complet du sang de l’enfant (« exsanguino-transfusion »).

Comment prévenir la jaunisse du nourrisson ?

• La jaunisse bénigne du nourrisson est le plus souvent sans gravité, mais il n’existe pas de moyen de la prévenir. Il faut simplement surveiller plus attentivement les prématurés à la naissance.
• L’ictère au lait maternel n’a aucune conséquence négative et le prévenir en évitant l’allaitement n’a pas d’intérêt.
• Pour éviter les incompatibilités sanguines, les mères de rhésus négatif enceintes d’un partenaire de rhésus positif sont surveillées tout au long de leur grossesse pour dépister l’apparition d’anticorps dans leur sang.
Dans les 72 heures après l’accouchement, des gammaglobulines anti-D sont injectées à la mère pour éviter les problèmes lors de la grossesse suivante.

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JDF