Pneumologie

Pneumothorax : le traitement du premier épisode fait débat

Le traitement d'un premier épisode de pneumothorax spontané primaire complet fait toujours l’objet de questions.  L’exsufflation présente un taux d'échec plus élevé que le drainage par tube thoracique mais est mieux toléré avec moins d'effets indésirables. Pas encore d’unanimité…

  • 09 Mar 2023
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    Une étude, dont les résultats sont parus en février 2022 dans l’American Journal of Respiratory Critical Care, a cherché a évaluer la meilleure technique de traitement du premier épisode de pneumothorax complet, en termes d’efficacité et de tolérance. Il s’agit d’une étude française de type essai prospectif ouvert randomisé de non-infériorité, pour lequel les auteurs ont recensé les patients âgés de 18 à 50 ans atteints d’un pneumothorax complet spontané primaire, issus de 31 établissements hospitaliers français, entre 2009 et 2015. Au total, 404 patients ont été inclus. En première intention, environ la moitié de ces patients a bénéficié  d’une aspiration simple et l’autre moitié d’un drainage par drain thoracique. Les auteurs ont ensuite évalué l’efficacité, la tolérance et les effets indésirables de ces deux prises en charge initiales.

     

    Le traitement du premier épisode de pneumothorax pose toujours question

     

    Les auteurs de ce travail sont partis de l’observation que la prise ne charge des premiers épisodes de pneumothorax spontanés primitifs fait toujours débat aujourd’hui. Il s’agit donc de déterminer si l’aspiration simple est inférieure ou non au drainage thoracique, en première intention et d’évaluer la tolérance et les effets indésirables de ces deux prises en charge thérapeutiques, pour déterminer laquelle est optimale. Pour cette étude, le critère de jugement principal était l’expansion pulmonaire dans les 24 premières heures suivant le geste thérapeutique. Les critères de jugement secondaires  étaient la tolérance à la prise en charge, la survenue d’évènements indésirables et surtout la récidive du pneumothorax au cours de la première année.

     

    Plus d’échec mais une meilleure tolérance de l’exsufflation

    Les résultats de ce travail ont montré n taux d’échec du traitement plus élevé en cas d’aspiration simple (29%) qu’ne cas d’utilisation du drain thoracique (18%). Cependant, le groupe de patients ayant bénéficié de l’aspiration simple a eu une meilleure tolérance de la prise en charge, avec moins de douleurs, à la fois globale et lors des mouvements respiratoires. Moins d’évènements indésirables ont également été rapportés dans le groupe de patients ayant eu une aspiration, et le taux de récidive était également moins important dans ce groupe. Il apparait donc que l’efficacité de l’aspiration simple est moins grande que celle du drainage thoracique, mais qu’elle est mieux tolérée.

     

    En conclusion, le débat reste ouvert sur la prise en charge thérapeutique du premier épisode de pneumothorax primitif complet, l’aspiration étant moins efficace que le drainage, lui-même moins bien toléré. A suivre…

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    JDF