Pneumologie

Déficit en alpha -1- antitrypsine : enfin une cohorte de patients !

Une cohorte incluant les 1044 premiers patients atteints de déficits en alpha-1-antitrypsine a enfin permis de décrire leurs caractéristiques cliniques et fonctionnelles. Cette cohorte européenne EARCO est amenée à grossir encore dans les années à venir et présentera alors un grand intérêt. D’après un entretien avec Jean-François MORNEX.

  • 09 Mar 2023
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    Une étude dont les résultats sont parus en janvier 2022 dans Respiratory Research, a fondé le registre international de l’European AATD Research Collaboration (EARCO) dans le but de caractériser les individus atteints d’AATD et d’étudier leur histoire naturelle.  Il s’agit d’une étude internationale, et prospective qui a inclus  les patients atteints de déficit en alpha-1-antitrypsine avec comme critère principal un taux sérique d’alpha-1-antitrypsine inférieur à 11 micromoles et/ou ayant des génotypes homozygotes ou hétérozygotes. Les patients ayant des variantes plus rares ont également été inclus. Les auteurs ont ensuite observé et décrit  les caractéristiques de ce patientes entre février 2020 et mai 2022. Les résultats ont montré qu’en cas de forme homozygote, l’atteinte pulmonaire la plus fréquente était l’emphysème suivie de la BPCO et des bronchectasies.  L’analyse multivariée a montré que l’âge avancé, le sexe masculin, les exacerbations, l’augmentation des plaquettes et des neutrophiles, la baisse des taux sériques d’alpha-1-antitrypsine étaient associés à une baisse du VEMS.

     

     

    Un objectif de 3000 patients

     

    Le professeur Jean-François MORNEX, du Centre National de Référence des Maladies pulmonaires rares, au Centre Hospitalier Universitaire de Lyon, explique que ce travail revêt une grande importance car, malgré une littérature très trouble sur le sujet, il prouve que l’on peut créer une cohorte de patients atteints de déficit en alpha-1-antitrypsine, et ainsi mieux évaluer le pronostic et les facteurs de gravité de la maladie. Ce travail, réalisé dans 15 pays est amené à perdre du volume et s’étendant dans 25 pays au total, avec la collaboration de 80 équipes. Jean-François MORNEX souligne, qu’aujourd’hui, la cohorte atteint près de 1500 patients et que l’objectif est d’en inclure 3000 d’ici deux ou trois ans, ce qui rendra ce travail encore plus intéressant. Il précise qu’une quinzaine d’équipes françaises va rejoindre les autres équipes européennes. Pour lui, dès qu’un spécialiste corise un patient atteint de déficit en alhpa-1-antitrypsone , quelle que soit sa forme, il faut l’inclure dans cette cohorte.

     

     

    Identifier les situations rares qui posent problème

     

    Jean-François MORNEX estime que la création de cette cohorte  représente un premier pas vers la compréhension de la maladie, même s’il n’y a pas encore aujourd’hui de conséquences pratiques. Les auteurs de ce travail ont montré que les sujets homozygotes ZZ ont une maladie plus sévères que les patients hétérozygotes et Jean-François MORNEX relève qu’il existe des formes encore plus rares qui posent problème, telles que les formes Mmalton, dont une dizaine de cas a été observée dans le bassin méditerranéen ou encore les patients  qui ne synthétisent pas du tout d’alpha-1-antitrypsine et dont la légende dit qu’ils sont malades très rapidement. Selon lui, il est nécessaire de les identifier et de les inclure dans cette cohorte afin d’améliorer les connaissances sur toutes les formes possibles du déficit en alpha-1-antitrypsine.

     

     

    En conclusion, en prenant du volume, la cohorte EARCO va permettre de recenser un grand nombre de patients atteints de déficit en alapha-1-antitrypsines, toutes formes confondues et d’approfondir les connaissances sur le pronostic et les caractéristiques cliniques et fonctionnelles d’une maladie encore bien mystérieuse…

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    JDF