Endocrinologie

Acétate de cyprotérone : nette réduction du risque de méningiome depuis 2018

En 2018, le risque de méningiome lié au traitement prolongé par l'acétate de cyprotérone (Androcur® et génériques) a été mis en évidence. Les mesures mises en œuvre depuis, ont eu un impact considérable sur ce risque révèle une étude de l'ANSM.

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  • 07 Déc 2022
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    En 2018, une étude avait montré que le risque de méningiomes lié à l'utilisation prolongée d'acétate de cyprotérone (Androcur® et ses génériques) à fortes doses (supérieures à 25mg/jour) était multiplié par 7 pour les femmes traitées par de fortes doses sur plus de 6 mois et par 20 après 5 années de traitement.

    Depuis une série d'action avaient été mises en place pour réduire les risques : rappel des indications pour limiter l'utilisation, réalisation d'une IRM avant et pendant le traitement, mise en place d'une attestation annuelle d'information pour le patient et envoi de courriers individuels au médecin et patients concernés. Trois ans plus tard, quel a été l'impact de ces différentes actions ? L'Assurance Maladie et l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments) ont réalisé une étude qui répond à cette question.

    Une diminution « considérable » du nombre de personnes traitées

    « Fin 2021, le nombre de personnes traitées par acétate de cyprotérone à forte dose a considérablement diminué par rapport à août 2018 » peut-on lire dans le communiqué dédié sur le site de l'ANSM. En effet, en décembre 2021, 7 900 personnes ont utilisé la molécule contre 55 000 en août 2018. La baisse est plus importante chez les femmes (-88%) que chez les hommes (-69%) ou les femmes transgenres (- 50%) précisent les auteurs.

    La baisse est liée aux arrêts massifs de traitements avec 92% des personnes traitées en 2018 qui en 2021 avaient arrêté leur traitement et à une baisse très conséquente des initiations de traitement (- 94%).

    Une « très forte diminution » du nombre de méningiomes opérés

    L'ANSM le rappelle «il est établi que la taille des méningiomes associés à l'acétate de cyprotérone diminue ou se stabilise à l'arrêt du traitement, c'est pourquoi leur ablation systématique par une intervention chirurgicale lourde et à risque n'est pas à privilégier ». Là aussi fort impact de cette nouvelle recommandation. Les résultats de l'étude montrent une diminution massive (-93%) du nombre d'opérations de méningiomes associées à la molécule.   

    Fin 2021, 70% des femmes et 50% des hommes sous traitement avaient réalisé un dépistage du méningiome par IRM. Bien plus qu'en 2018 où cela ne concernait que 10% des patient(e)s traité(e)s. L'ANSM se réjouit de cette progression, conforme à ses recommandations, mais déplore un taux encore trop bas de réalisation d'IRM à l'initiation du traitement, dépistage lui aussi recommandé depuis juillet 2019. 

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    JDF