Addictologie
Consommation d'alcool : la parité hommes-femmes est respectée
La consommation d'alcool des femmes nées entre 1991 et 2000 rattrape celle des hommes. Elles sont alors victimes des mêmes effets délétères auxquels elles sont plus vulnérables.
- pressmaster/epictura
Les femmes consomment de plus en plus d’alcool,et arrivent au même niveau que les hommes, selon une étude publiée dans British Medical Journal Open.En France, cette convergence a été mise en évidence par une étude menée par l’Inpes en 2014. Elle indiquait que 89 % des hommes et 84 % des femmes ont bu de l’alcool au moins une fois par an et plus de 60 % des hommes et 35 % des femmes boivent toutes les semaines.
Les plus jeunes semblent plus raisonnables : 50 % des hommes de 18-25 ans et 30 % des femmes consomment de l'alcool chaque semaine. Mais dans cette tranche d'âge, la consommation moyenne des hommes est presque le triple de celle des femmes (8 verres par semaine contre 2,8).
Cependant, ce fossé semble se resserrer, estiment les chercheurs de l’Université de Nouvelles-Galles du Sud (Australie) et Columbia (Etats-Unis) après avoir examiné des données collectées pendant plus d’un siècle rassemblant plus de 4 millions de personnes vivant en Europe et en Amérique du Nord.
Les femmes sont plus vulnérables
Les auteurs de l'étude montrent en effet que les hommes nés entre 1891 et 1910 buvaient deux fois plus que les femmes, alors que la génération née entre 1991 et 2000 atteint presque la parité. De même, la consommation problématique d’alcool affectait 3 fois plus les hommes que les femmes alors que les jeunes hommes nés à la fin des années 1990 et début des années 2000 sont 1,2 fois plus touchés que les jeunes femmes.
Enfin, les hommes du siècle dernier étaient 3,6 fois plus affectés par les méfaits de l’alcool contre 1,3 aujourd’hui.
Bien que les chercheurs n’avancent pas d’explication à cette convergence, ils soulignent que ces résultats permettront d’améliorer la prévention de la consommation excessive d’alcool, notamment chez les femmes. Des interventions ciblées d’autant plus importantes que les femmes sont plus vulnérables aux effets toxiques de l’alcool, en raison d’un métabolisme différent.
En outre, chez les jeunes filles, les conséquences neurologiques d’une consommation très importante (plus de 4 verres en une prise) apparaissent plus tôt, ainsi que la dépendance à l’alcool.








