Pneumologie

Voyages en altitude et maladies respiratoires.

Une revue de la littérature a fait le point sur les risques présentés par les voyages en altitude chez les patients atteints de maladies respiratoires chroniques, comme la BPCO, l’asthme, le syndrome d’apnée du sommeil, l’HTAP ou encore les pathologies interstitielles. Une évaluation personnalisée pour chaque maladie avant le voyage est proposée.

  • 30 Jun 2022
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    Une étude, dont les résultats sont parus en mai 2022 dans le BMC Pulmonary Medicine, a fait le point sur les risques des voyages en altitude chez les sujets atteints de maladies respiratoires chroniques. Il s’agit d’une revue systématique de la littérature qui a recensé les travaux sur les risques des voyages en altitude terrestre modérée à sévère chez les sujets atteints d’asthme, de BPCO, d’hypertension artérielle pulmonaire, de pathologies respiratoires interstitielles, du syndrome d’apnée du sommeil ou de maladie pulmonaire bulleuse ou kystique.  Les auteurs ont ensuite réalisé un travail de résumé des évaluations et des mesures préventives adapté à chaque maladie respiratoire pour atténuer les effets de l’exposition à un environnement hypoxique hypobare et éviter l’aggravation de la maladie respiratoire chronique sous-jacente. Au total, les auteurs ont retenu 13 essais randomisés contrôlés, 33 études observationnelles et 3 cas cliniques.

    Quels risques pour les patients atteints de maladies respiratoires chroniques ?

    Les voyages en altitude sont devenus de plus en plus accessibles et recherchés et la population, vieillissant, ils sont à la portée des personnes de tous âges, et donc potentiellement porteuses de maladies respiratoires chroniques. De nombreuses études ont fait le point sur l’effet de l’altitude et l’adaptation physiologique chez le sujet sains mais la littérature sur les mécanismes adaptatifs des sujets atteints de maladies respiratoires chroniques reste pauvre, ce qui affaiblit les recommandations. En effet, la plupart des travaux ont été limités par l’exclusion de patients pour des raisons de sécurité. Ainsi, les risques encourus par ces patients en cas de voyage en altitude ne sont pas clairement établis et l’incidence et les facteurs de risque d’évènements indésirables liés au milieu hypoxique et hypobare sont mal connus, car difficilement évaluables. Il est nécessaire de réaliser des études épidémiologiques pour mieux cerner la question avant d’établir des recommandations solides.

     

    Une évaluation personnalisée avant le voyage

    Face à ces difficultés d’évaluation et de mise ne place de recommandations solides, les auteurs ont conclu qu’il était nécessaire de mettre en place une évaluation personnalisée de chaque patient avant son départ pour un voyage en altitude, évaluation adaptée à chaque type de maladie respiratoire chronique. En effet, le risque d’aggravation de la maladie respiratoire sous-jacente est on négligeable et il est nécessaire de mettre en place des mesures préventives adéquates et une surveillance adaptée pour ces sujets. Les effets de l’activité physique en altitude par rapport au repos ne sont pas les mêmes en milieu hypoxique et cet élément est à prendre en compte pour établir les mesures préventives adaptées à chaque patient. Les futurs travaux devraient permettre de mieux cadrer les risques afin d’assurer un voyage en toute sécurité ou de le contre-indiquer.

     

    En conclusion, les effets de l’altitude sur les patients atteints de maladies respiratoires chroniques sont existants mais peu connus. Il est nécessaire de les étudier de plus près afin de mettre en place des recommandations solides. Une évaluation personnalisée avant le voyage est déjà un premier pas...

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    JDF