Nutrition

Régime méditerranéen et cœur : supériorité sur un régime pauvre en graisses

Chez des personnes à risque cardiovasculaire, un régime méditerranéen démontre sa supériorité en prévention secondaire sur la réduction des évènements cardiovasculaires majeurs, par rapport à un régime simplement pauvre en graisses. Ce résultat a été obtenu dans une étude randomisée sur 7 ans

  • Dreamer Company/istock
  • 10 Mai 2022
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    Le mode de vie et le régime alimentaire influent sur le risque cardiovasculaire, bien qu'il n'existe actuellement aucun consensus sur le meilleur modèle de régime alimentaire en prévention secondaire des maladies cardiovasculaires. Les régimes méditerranéens et faibles en graisses se sont révélés efficaces dans la prévention primaire des maladies cardiovasculaires, mais les données manquaient en prévention secondaire chez les malades à haut risque.

    L'étude CORDIOPREV (Coronary Diet Intervention With Olive Oil and Cardiovascular Prevention) est un essai randomisé, en simple aveugle, prospectif sur 7 ans et sur 1002 patients atteints de maladies coronaires. Dans cet essai en prévention secondaire et en intention de traitement, le régime méditerranéen est significativement supérieur au régime pauvre en graisses dans la prévention des événements cardiovasculaires majeurs, en particulier chez les hommes. L’étude est publiée dans The Lancet.

    Réduction des événements cardiovasculaires majeurs

    L'étude CORDIOPREV (Coronary Diet Intervention With Olive Oil and Cardiovascular Prevention) est un essai contrôlé prospectif, randomisé, en simple aveugle, mené auprès de 1002 patients souffrant de maladies coronariennes.

    Le critère d'évaluation principal composite d’évènements cardiovasculaires majeurs est survenu chez 198 participants à 7 ans : 87 dans le groupe de régime méditerranéen et 111 dans le groupe pauvre en graisses (taux brut pour 1000 personnes-années : 28,1 dans le groupe de régime méditerranéen [IC à 95% 27,9-28,3] contre 37,7 dans le groupe pauvre en graisses [37,5-37,9], log-rank p=0.039).

    Les rapports de risque (HR) ajustés en analyse multivariée des différents modèles variaient de 0,719 (IC à 95% 0,541-0,957) à 0,753 (0,568-0,998) en faveur du régime méditerranéen. Ces effets sont plus évidents chez les hommes, les critères d'évaluation primaires étant survenus chez 67 (16,2%) des 414 hommes du groupe régime méditerranéen contre 94 (22,8%) des 413 hommes du groupe régime pauvre en graisses (HR multi-ajusté 0,669 [IC à 95% 0,489-0,915], log-rank p=0.013), que chez les 175 femmes pour lesquelles aucune différence n'a été trouvée entre les groupes (échantillon féminin probablement trop faible).

    Essai prospectif randomisé

    L'étude CORDIOPREV est un essai clinique randomisé réalisé à l'hôpital universitaire Reina Sofia de Cordoue, en Espagne. Des patients atteints d'une maladie coronaire ont été tirés au sort entre un groupe régime de type méditerranéen et un groupe régime pauvre en graisses, avec un suivi de 7 ans. Les investigateurs cliniques (médecins, enquêteurs et membres du comité d'évaluation clinique) étaient en aveugle quant à l'affectation des traitements, mais pas les participants.

    Le critère primaire est un critère composite d'événements cardiovasculaires majeurs, comprenant infarctus du myocarde, revascularisation, accident vasculaire cérébral ischémique, maladie artérielle périphérique et décès cardiovasculaire.

    Une équipe de diététiciens a suivi les interventions diététiques avec 2 régimes : soit un régime alimentaire sain (régime pauvre en graisses et riche en glucides complexes) versus un régime méditerranéen (riche en huile d'olive extra-vierge).

    En pratique

    Dans cette belle étude randomisée sur 7 ans, un régime méditerranéen, accompagné par des diététiciens, affirme donc son bénéfice par rapport à un régime pauvre en graisse vis-à-vis de la réduction des évènements cardiovasculaires majeurs : infarctus du myocarde, revascularisation, accident vasculaire cérébral ischémique, maladie artérielle périphérique et décès cardiovasculaire. Le moindre bénéfice observé chez les femmes peut tenir à la différence entre les sexes, comme à la plus petite taille de l’échantillon de malades coronariens recrutés chez les femmes.

    A noter que dans une précédente publication sur la même étude en prévention secondaire, la publication avait objectivé un bénéfice du régime méditerranéen sur les paramètres athérosclérotiques tels que l’épaisseur intima-média des carotides (mais pas sur le nombre de plaques).

    L'effet athéroprotecteur du régime méditerranéen sur le risque cardiovasculaire pourrait être attribué à sa richesse en aliments bénéfiques tels que les légumes, les fruits, les céréales et les légumineuses, ainsi qu'à l'huile d'olive, qui fournissent un profil d'acides gras spécifique et la présence de certains composants mineurs, principalement des composés phénoliques, qui ont des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.

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    JDF