Nutrition

Ramadan : le jeûne doit être géré avec certains malades et est contre-indiqué chez d'autres

Pendant un mois, les musulmans ne pourront manger et boire que du coucher au lever du soleil. Un problème pour certains malades, dont les diabétiques

  • MurzikNata/istock
  • 03 Avril 2022
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    Le ramadan a commencé ce week-end et se terminera le 2 mai prochain. Il s’agit du neuvième mois de l’année musulmane, le mois sacré où tous les fidèles doivent observer un jeûne. Autrement dit, ne pas boire et ne pas manger du lever au coucher du soleil.

    Purifier son organisme

    Le jeûne permet à l’organisme de se reposer pour se purifier, peut-on lire dans un un communiqué publié par le ministère de la Santé du Maroc. Le corps humain est alors nettoyé des vieilles cellules, des graisses, des déchets et des toxines qu’il a accumulés durant l’année par son alimentation et son activité”.

    En dehors des considérations religieuses, certaines personnes pratiquent le jeûne pour ses vertus sur l’organisme. Des études mettent en avant le fait que le jeûne intermittent pourrait notamment aider à perdre du poids, prolonger la durée de vie, protéger les fonctions cognitives, améliorer les performances physiques, etc. Une longue liste de bienfaits pour ce régime qui consiste soit à se priver d’aliments pendant un certain nombre d’heures par jour - par exemple ne pas manger pendant 16 heures - soit à alterner les journées de jeûne total avec celles où aucun aliment n’est interdit.

    En pratique

    Tous les musulmans adultes en bonne santé peuvent observer le ramadan. Mais les enfants avant la puberté, les personnes malades et les femmes enceintes ou allaitantes ne sont pas tenues de le suivre. Aussi, lorsqu’elles ont leurs menstruations, les femmes peuvent faire une pause et rattraper plus tard le nombre de jours de jeûne ratés.

    Pour les personnes malades - qu’importe la pathologie - qui souhaitent faire le ramadan, il est fortement recommandé de consulter son médecin avant d’entamer le jeûne… Et de respecter son avis s’il déconseille de le faire.

    Il peut être risqué de faire un jeûne pour certains malades. C’est le cas, par exemple, de ceux atteints de diabète sévère qui peuvent souffrir d’hypoglycémies en cas de jeûne, et d'hyperglycémie lors des repas de l'aube et du soir, qui sont généralement très caloriques. Néanmoins, selon la Société Francophone du Diabète, il est possible d'adapter le traitement de certains malades pour qu’ils puissent faire le ramadan sans risque. C'est à discuter au cas pas cas.

    Éviter de jeûner en cas de diabète à haut et très haut risque

    Le point clé est la stratification des patients en 3 (et non plus 4) catégories :
    • patients à très haut risque (hypoglycémie sévère, acidocétose ou coma hyperosmolaire lors des 3 derniers mois ; hypoglycémies itératives et/ou non ressenties ; DT1 mal contrôlé ; complications macrovasculaires évoluées ; insuffisance rénale stade 4/5 ou dialyse ; femme enceinte traitée par insuline ; sujet âgé fragile ; maladie aiguë intercurrente),
    • patients à haut risque (DT2 mal contrôlé ; DT2 bien contrôlé sous multi-injections d’insuline ; DT1 bien contrôlé ; insuffisance rénale chronique stade 3 ; complications macrovasculaires stables ; femme enceinte sous régime seul ; comorbidités significatives ; traitements pouvant induire des troubles cognitifs ; exercice physique intense),
    • patients à risque faible ou modéré (DT2 bien contrôlé sous antidiabétiques oraux, GLP-1 et/ou insuline basale).

    Les patients à risque faible ou modéré peuvent jeûner à condition d'avoir une très bonne éducation thérapeutique et un ajustement du traitement surtout concernant les sulfamides hypoglycémiants et l'insuline. Les patients à haut risque ne devraient pas jeûner et les patients à très haut risque ne doivent pas jeûner.

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