Rhumatologie

Polyarthrite rhumatoïde : les infections respiratoires hautes seraient impliquées

Une sinusite aiguë et chronique, une pharyngite ou une infection respiratoire aiguë seraient associées à une augmentation du risque de polyarthrite rhumatoïde (PR). Le paradigme muqueux de la pathogenèse de la PR pourrait aussi impliquer les voies respiratoires hautes.

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  • 05 Jan 2022
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    De plus en plus de données suggèrent que le processus pathogénique auto-immun qui conduit à la polyarthrite rhumatoïde (PR) commence en dehors des articulations, dans des localisations comme les poumons ou l'intestin, avant d'atteindre les articulations elles-mêmes, mais une nouvelle étude vient pointer l’implication potentielle des voies respiratoires hautes dans ce processus pathogénique.

    Une sinusite, une infection aiguë des voies respiratoires hautes et même une pharyngite pourraient être des facteurs de risque potentiels de la polyarthrite rhumatoïde, selon une étude cas-témoin publiée dans The Journal of Rheumatology.

    Implication des voies respiratoires hautes

    Dans cette large étude cas-témoin, une sinusite aiguë (OR = 1,61 ; IC à 95%, 1,05-2,45), une sinusite chronique (OR = 2,16 ; IC à 95%, 1,39-3,35) et un asthme (OR = 1,39 ; IC à 95%, 1,03-1,87) sont associés à un risque accru de PR.

    Une infection aiguë des voies respiratoires haute pendant la période juste avant l’inclusion est également associée à un risque accru de PR, avec un OR de 1,3 (IC à 95%, 1,08-1,55).

    Une typologie aiguë/chronique particulière

    Plus surprenant, une pharyngite aiguë serait associée à une PR séronégative (OR = 1,68 ; IC à 95%, 1,02-2,74), mais pas à une PR séropositive. À l’inverse, une rhinite/pharyngite chronique serait associée à une PR séropositive (OR = 2,46 ; IC à 95%, 1,01-5,99), mais pas à une PR séronégative.

    Les maladies des voies respiratoires hautes ont des pourcentages d’associations plus élevées chez les fumeurs, en particulier ceux qui ont des antécédents de tabagisme de plus de 10 paquets-années (OR = 1,52 ; IC à 95%, 1,02-2,27).

    Une large étude cas-témoin

    Une équipe de chercheurs de la Mayo Clinic a mené une étude cas-témoins au sein de la Mass General Brigham Biobank, un registre de recherche du Massachusetts General Hospital, du Brigham and Women's Hospital et de leurs centres affiliés dans la région de Boston. Les chercheurs ont identifié 741 patients chez qui on avait récemment diagnostiqué une PR et les ont appariés à 2 223 personnes-témoins non atteintes de PR, en fonction de l'âge, du sexe et de l'historique du dossier médical électronique.

    Les chercheurs ont utilisé des modèles de régression logistique en tenant compte des facteurs confondants et ils ont stratifié les résultats en fonction du statut sérologique (Facteur rhumatoïde et/ou anticorps anti-CCP) et du tabagisme.

    En pratique

    Ces résultats nous aident à comprendre la pathogénie de la polyarthrite rhumatoïde et la révélation du type sérologique de la polyarthrite rhumatoïde en fonction du caractère aiguë ou chronique de l’infection respiratoire haute est assez nouvelle.

    Ils pourraient aussi nous aider à mettre en place une politique de prévention de la PR en réduisant la propagation des infections respiratoires hautes, via des vaccins, des mesures barrières ou le traitement des sinusites avant qu'elles ne deviennent chronique....

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    JDF